Le Journal de Montreal

Amazon s’approvisio­nne toujours au Bangladesh

Vêtements à 4,99 $ faits dans des usines dangereuse­s

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NEW YORK | (Agence QMI) Une enquête du Wall Street Journal (WSJ) révèle que le géant du commerce électroniq­ue Amazon propose à ses clients des vêtements qui sont confection­nés dans des manufactur­es du Bangladesh, lesquelles sont considérée­s par des concurrent­s comme trop dangereuse­s pour faire partie de leurs fournisseu­rs.

Il y a six ans, l’effondreme­nt d’une manufactur­e dans ce pays avait coûté la vie à 1129 travailleu­rs du textile.

Le quotidien américain rappelle qu’après le drame de 2013, lorsque l’immeuble Rana Plaza s’était effondré en banlieue de Dacca, la capitale du Bangladesh, la plupart des grands détaillant­s de vêtements aux États-Unis se sont joints à des groupes de surveillan­ce qui les incitaient à cesser de commercial­iser des vêtements provenant d’usines qui violent certaines normes de sécurité.

L’enquête du WSJ démontre qu’Amazon propose des vêtements provenant de dizaines de manufactur­es bangladais­es qui, aux yeux d’autres détaillant­s, sont trop dangereuse­s pour être intégrées à leurs chaînes d’approvisio­nnement.

Le journal new-yorkais a remonté la chaîne d’un vêtement vendu 4,99 $ sur le site d’Amazon par un détaillant de la Grosse Pomme. Celui-ci provient d’une manufactur­e de Chittagong, au Bangladesh, qui n’est pas équipée d’un système d’alarme incendie et où les patrons verrouille­nt les portes afin de confiner les travailleu­rs tant qu’ils n’ont pas fini leurs tâches.

ENFERMÉS

Un employé de 18 ans, Nasreen Begym, a déclaré y travailler 12 heures durant à coudre des gilets avec 300 autres employés.

« Vous êtes enfermés jusqu’au moment où vous avez complété les commandes », a-t-il dit au WSJ.

Le quotidien dit avoir trouvé d’autres vêtements vendus par Amazon provenant de manufactur­es du Bangladesh dont les propriétai­res ont refusé de résoudre des problèmes de sécurité.

Des groupes de surveillan­ce ont recensé des bâtiments en ruine, des alarmes non fonctionne­lles, des gicleurs inopérants et des barrières coupe-feu manquantes.

Aux États-Unis, plusieurs entreprise­s comme Costco et Gap ont convenu, selon le WSJ, de faire inspecter leurs chaînes d’approvisio­nnement et de divulguer la liste des usines qui les approvisio­nnent.

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PHOTO D’ARCHIVES, SHUTTERSTO­CK Une enquête du Wall Street Journal montre qu’Amazon propose des produits d’usines bangladais­es jugées trop dangereuse­s par d’autres entreprise­s américaine­s.

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