Dans le bain politique
À la lecture des résultats de la soirée électorale de lundi dernier, on observe une recrudescence d’athlètes de pointe au nombre des candidats.
À la réflexion, ça a du sens. Ce n’est plus aussi noble, servir en politique. Les grands orateurs préfèrent une tribune médiatique au rythme débile d’un ministère. Économiquement, le salaire au privé n’a rien à voir avec la modeste pitance du taux horaire en politique. Ainsi, face au tarissement de la source de talents naturels, tels Lévesque ou Trudeau père, les penseurs des partis ont trouvé un nouveau geyser.
HABITUÉ AUX LONGUES JOURNÉES
Un athlète de pointe est habitué aux journées interminables. Il est drogué aux performances et aux résultats, une dopamine qu’il peut retrouver dans le sport extrême qu’est la politique. Il sait que pour remporter une médaille d’or, il doit mettre sa vie personnelle sur pause, comme en politique. Il a l’ADN du champion, il est programmé pour gagner, un besoin essentiel en politique.
Ajoutons au profil la cruciale notoriété. S’il est bien conseillé, un athlète saura utiliser son niveau de reconnaissance afin de négocier une circonscription sûre, voire un ministère.
Puis, lancé sur le terrain en campagne, la magie de l’athlète opère. Lyne Bessette est demeurée en aspiration dans la roue de son adversaire bloquiste dans Brome Missisquoi, avant de la devancer au fil d’arrivée.
Richard Martel a réservé ses meilleurs discours pour la finale de la campagne et il est parvenu à conserver Chicoutimi-Le Fjord, presque en prolongation.
Adam Van Koverden a pagayé comme lors de ses quatre conquêtes de médailles olympiques et sera porte-drapeau libéral dans Milton, au détriment de la vice-chef conservatrice Lisa Raitt.
Il y a aussi eu des défaites, comme celle de Sylvie Fréchette, et pour laquelle cette fois on ne dénote aucune malversation de la part d’une juge Brésilienne.
Au Québec, Isabelle Charest a instinctivement accepté le défi proposé par François Legault, et en dépit des embuches qu’elle rencontre elle fait face avec aplomb au quotidien endiablé de sa nouvelle vie de ministre. Et tout ça… à visage découvert !
LA PEUR DE LA RETRAITE
La retraite fait peur à 65 ans. Imaginez à 35. C’est le lot de ces athlètes de pointe qui n’ont souvent rien connu d’autre que leur sport. Ces opportunités de service public me semblent un tonic de choix pour ces jeunes femmes et hommes talentueux et déterminés. Une question toutefois : à quand une ou un ex-athlète proud to be
Canadian qui joindra les rangs d’une formation politique souverainiste ?