Le Journal de Montreal

L’OURS QUI HIBERNE

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

L’hibernatio­n est définie comme étant l’état léthargiqu­e dans lequel plongent certains mammifères durant l’hiver. Cette descriptio­n s’applique parfaiteme­nt à Mitchell Trubisky, à l’exception d’un point important. Pour le quart-arrière des Bears, le mode dormance a été activé dès la fin de l’été.

À l’approche de la mi-saison, les Bears montrent une fiche de 3-3. Et soyons clairs : ils sont encore dans la course même s’ils ont trois matchs de retard sur les Packers et deux sur les Vikings dans leur division très compétitiv­e.

Les saisons passées ont montré à plusieurs reprises que des clubs ont survolé la deuxième moitié de campagne pour décrocher envers et contre tous leur place en séries.

N’empêche que les Ours se terrent de plus en plus profondéme­nt dans une grotte, en bonne partie parce que leur meneur est passé du stade d’espoir au grand potentiel à celui de joueur en stagnation, pour enfin atteindre cette saison un niveau de régression alarmante.

PERFORMANC­E HORRIBLE

L’entraîneur-chef Matt Nagy peut jouer tant qu’il veut au psychologu­e sportif avec son jeune projet en répétant que Trubisky n’est pas l’unique coupable de la prestation offensive embarrassa­nte des Bears.

Toutefois, si les yeux ne suffisent pas pour constater que Trubisky ne joue pas en ce moment comme un quart-arrière de la NFL, les chiffres le démontrent. Le pivot des Bears est 28e au chapitre des verges par match (167,8) et 34e pour les verges par tentatives de passe (5,24).

L’attaque dans son ensemble croule au 26e rang au chapitre des points par match, au 30e pour les gains totaux, au 28e pour les gains aériens et au 28e pour les premiers jeux gagnés. Inutile d’aller plus loin, c’est l’ineptie totale.

SITUATION DÉLICATE

Le problème est que cette situation délicate devient une patate chaude pour Nagy. Le pilote peut bien prôner la patience à l’endroit d’un joueur de 25 ans qui ne compte que 31 départs en carrière, mais le fait est que le temps presse.

Les Bears ont investi massivemen­t sur leur défensive en envoyant notamment aux Raiders des choix au repêchage élevés pour obtenir Khalil Mack. Cette défensive est à maturité et prête à gagner maintenant.

Si l’attaque continue de s’enfoncer, combien de temps Nagy peut-il se montrer clément envers Trubisky ? À quel moment perdra-t-il le respect de ses troupes ? Les Bears ont entouré Trubisky d’armes intéressan­tes, et les joueurs clés de l’équipe s’attendent à gagner.

En même temps, les options ne pleuvent pas pour remplacer Trubisky. À l’interne, Chase Daniel est un réserviste fiable qui maîtrise bien le système, mais qui ne performe pas forcément au niveau attendu, une fois installé dans le siège du conducteur.

Si Nagy tire la plogue, il lui faudra regarder ailleurs pour la saison prochaine. Des quarts comme Marcus Mariota et Jameis Winston pourraient être disponible­s, mais ils trainent aussi une multitude de points d’interrogat­ion. Quant au repêchage, les Bears ont cédé leur choix de première ronde dans l’échange Mack.

Le meilleur plan demeure que Trubisky se réveille et vite. Ce n’est pas impossible, mais il est minuit moins une.

 ?? AFP PHOTO D’ARCHIVES, ?? La saison encouragea­nte de Mitchell Trubisky, l’an passé, semble désormais loin derrière. Les Bears l’ont choisi au troisième rang du repêchage de 2017, devant des quarts-arrière à succès comme Patrick Mahomes et Deshaun Watson.
AFP PHOTO D’ARCHIVES, La saison encouragea­nte de Mitchell Trubisky, l’an passé, semble désormais loin derrière. Les Bears l’ont choisi au troisième rang du repêchage de 2017, devant des quarts-arrière à succès comme Patrick Mahomes et Deshaun Watson.
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