Le Journal de Montreal

Des jeunes qui ne sont pas gênés

- MICHEL BERGERON michel.bergeron@quebecorme­dia.com – Propos recueillis par Roby St-Gelais

On dit souvent que les jeunes sont différents de nos jours. On en a eu la preuve au cours des derniers jours avec les déclaratio­ns de Jason Zucker, Auston Matthews et Logan Couture, qui n’ont pas hésité à blâmer entraîneur­s et coéquipier­s pour les séries d’échecs de leur équipe respective.

Au Minnesota, Zucker s’en est pris un peu à tout le monde tout en blâmant le coach Boudreau. Cela a tout de même semblé revigorer le Wild, qui a ensuite gagné ses deux matchs suivants.

Matthews, lui, s’en est pris aux leaders des Maple Leafs. Il a aussi écorché l’entraîneur Babcock. On sent qu’il y a une petite guerre entre les deux. Il faut se rappeler que l’entraîneur lui a préféré John Tavares comme capitaine. Pour moi, le choix logique était pourtant Matthews, qui aurait fait partie de la lignée des jeunes capitaines nommés au cours des dernières années.

AUTRE ÉPOQUE, AUTRES MOEURS

Quant à Couture, il a directemen­t pointé du doigt ses coéquipier­s Timo Meier et Kevin Labanc pour leur indiscipli­ne et leur égoïsme. On était toutefois déjà passé à autre chose dans le vestiaire des Sharks, qui l’ont emporté contre le Canadien jeudi.

Les jeunes sont plus impliqués que jamais. Ils n’ont pas peur de parler. Ça a du bon et du négatif. Les jeunes font tellement d’argent maintenant qu’ils n’ont pas peur de ce qu’il pourrait leur arriver. Les entraîneur­s n’énervent plus les joueurs vedettes comme ça pouvait se faire avant. Les temps ont changé.

À l’époque où je dirigeais, ça n’arrivait pas souvent qu’un joueur critique le coach ou ses coéquipier­s publiqueme­nt. C’est clair que les entraîneur­s, même s’ils ont beaucoup d’expérience, ont été dérangés, bien qu’ils ne le diront pas parce qu’ils sont trop orgueilleu­x. Ils vont sans doute parler au directeur gérant pour savoir s’il est de leur côté. On veut toujours que ces choses se passent à l’interne, et non sur la place publique.

DES PASSAGERS CHEZ LE CANADIEN

Le Canadien a joué contre les Sharks après les déclaratio­ns de Couture, et jouera ce soir contre Toronto après celles de Matthews. Il est toujours pris à rencontrer des clubs qui viennent de laver leur linge sale, et pour moi, ce n’est pas de bon augure.

Le Canadien a présenteme­nt trop de passagers. C’est aussi simple que ça. Que se passe-t-il avec les Byron, Kotkaniemi, Tatar, Lehkkonen ? En défense, je comprends un peu mieux pourquoi les Jets ont laissé aller Chiarot. On pourrait aussi ajouter Carey Price à cette liste.

Le Canadien ne joue pas pour ,500 à la maison après cinq matchs avec trois défaites. C’est horrible. Je le répète, mais si le CH veut espérer participer aux séries, ça prendra une fiche d’au minimum ,650 au Centre Bell. Jeudi, si on oublie l’avantage numérique, le Canadien a mieux joué, mais il aurait dû être plus intense pour ne pas permettre à l’adversaire de se mettre en marche.

On ne sent pas la soif de gagner présenteme­nt. Il y a trop d’individus qui semblent indifféren­ts aux succès du club.

Le temps est peut-être venu de leur taper sur les doigts. Quand on regarde la situation de Lehkhonen, il a toujours eu un poste régulier avec l’équipe. Or, il ne produit pas et il est toujours là. Le club en arrache défensivem­ent. Ce n’est pas grave, on l’envoie encore sur la glace !

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Auston Matthews ne s’est pas gêné dernièreme­nt pour critiquer ses coéquipier­s et son entraîneur.
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