Le prix à payer
Dans les faits, le Canadien n’a pas mal joué.
À égalité numérique, il a été supérieur aux Sharks de San Jose. Mais ce sont les unités spéciales qui ont envoyé les joueurs du Tricolore au vestiaire sans la moindre consolation.
L’unité spéciale en infériorité numérique a été nulle, pour ne pas dire absolument inerte.
L’attaque à cinq a bousillé un nombre important d’opportunités de marquer. Mais il y a une raison.
Aaron Dell a été supérieur à Carey Price.
Point.
C’est maintenant aux entraîneurs de chercher de nouvelles solutions. On croyait que le Canadien avait peaufiné son jeu d’ensemble, qu’il avait trimé fort pour donner plus de luxe à son système, après tout, n’avait-il pas profité d’un long congé de trois jours ?
Mais, encore une fois, cette unité appelée à composer pendant que le Canadien évolue à court d’un joueur, parfois deux, cette unité très efficace l’an dernier, a fait chou blanc.
Et face aux Sharks, jeudi, ce n’était pas joli.
CONFUSION
On a observé quatre joueurs totalement désorganisés, ayant perdu tout point de repère, la confusion la plus complète. Julien avait raison de manifester son mécontentement.
Il faut toutefois se poser une question.
N’est-ce pas la conséquence d’une brigade défensive qui soulève bien des interrogations ? Je comprends très bien que les attaquants assignés à contrer l’attaque à cinq de l’adversaire ont leur part de responsabilités. Sauf qu’on parle avant tout d’un quatuor en mission spéciale. Et si la chimie n’existe pas, ça se complique.
Et pour obtenir une bonne chimie, il faut non seulement un effort de tous les membres du quatuor, il faut aussi un plan bien défini, il faut une stratégie adaptée à ce que l’adversaire va présenter comme réplique. Il faut aussi des joueurs ayant les ressources pour remplir la mission. Or, ce n’est pas le cas.
Et, ce qui complique la situation, il faudra bien qu’on trouve du renfort pour aider Jeff Petry et Shea Weber. Il faudra aussi un effort plus soutenu et plus convaincant de Carey Price.
PRICE DOIT SE DÉMARQUER
Ne dit-on pas que le meilleur joueur en infériorité numérique doit être le gardien ? Jeudi, Price, à sa défense, a été confronté à une équipe qui a exploité les erreurs d’un groupe de spécialistes qui ne savent plus où donner de la tête par moment.
Avec comme résultat que les spécialistes chez le Canadien ont multiplié les fautes.
Également, il n’y a pas que l’unité en infériorité numérique qui cause des soucis à l’entraîneur et à ses adjoints. Sur le plan individuel, on doit sûrement s’interroger sur le rendement de Jesperi Kotkaniemi.
Le jeune homme a-t-il perdu cette confiance qui lui avait permis l’an dernier de franchir bien des étapes à un rythme étonnant ?
Il est clair que son entraîneur, par le temps d’utilisation, lui indique clairement que ça ne va pas à son goût et qu’il faudra que la situation s’améliore, et très rapidement. Ça s’applique également à Paul Byron dont le statut avec l’équipe devient de plus en plus obscur.
LE TEMPS À LA RÉFLEXION
On vient de compléter les dix premiers matchs de la saison avec un bilan de 4-4-2, ce n’est pas nécessairement reluisant et, dans une association, celle de l’Est, où la compétition sera féroce jusqu’à la toute fin, on se retrouve avec une marge d’erreur qui s’amenuise dès le premier mois d’activités.
Après le match de ce soir, je présume qu’on aura l’opportunité de faire une première évaluation des effectifs. Devra-t-on regarder du côté de Laval et rappeler Ryan Poehling ?
Au fait, pensez-vous qu’il pourrait contribuer à améliorer l’unité en infériorité numérique ?
N’avait-on pas l’intention de lui confier une certaine responsabilité dans cet aspect du jeu, selon ce qu’on a vu pendant le match qu’il a disputé pendant le camp d’entraînement ?
Claude Julien a raison de serrer les dents quand on l’amène sur les résultats en infériorité numérique. Cependant, il a aussi d’autres chats à fouetter.
En fin de compte, tu dois composer avec « ce que t’as ».
Et Claude Julien sait très bien que ce n’est pas suffisant.