KOTKANIEMI EXERCE SA PATIENCE
Après dix matchs, Jesperi Kotkaniemi est loin de ses objectifs avec trois points (2 buts, 1 passe). Si les chiffres n’ont rien de magique, c’est aussi mince pour son temps de jeu moyen à 13 min 12 s. Il s’agit d’une baisse d’un peu plus de 30 secondes comparativement à sa saison recrue (13 min 44 s).
De tous les attaquants du CH, seul Nick Cousins a une plus faible moyenne pour son utilisation à 12 min 30 s.
À la veille du match contre les Maple Leafs de Toronto au Centre Bell, Kotkaniemi a fait des exercices supplémentaires avec les deux autres jeunots de l’équipe, Nick Suzuki et Cale Fleury. Il a répondu aux questions de l’auteur de ces lignes pendant que Claude Julien faisait de même un étage plus haut dans la salle de conférence.
Questionné à savoir ce qu’il devait faire pour gagner la confiance de Julien, le troisième choix au total au repêchage de 2018 a fait une pause de quelques secondes afin d’y aller d’une réplique prudente.
« Je n’ai pas la parfaite réponse, a-til dit. Mais je dois simplement jouer du mieux que je peux et mon temps de jeu augmentera. »
GÉRER LA FRUSTRATION
Au centre du troisième trio, qui est généralement le quatrième trio en temps d’utilisation, Kotkaniemi reconnaît qu’il ne trouve pas toujours ça facile d’attendre au bout du banc.
« Oui, c’est parfois difficile et frustrant, a-t-il mentionné. Je reste un jeune joueur et je sais que ça fait partie de l’apprentissage. Quand tu obtiens une présence environ aux cinq minutes, ça devient difficile. Tu cherches à garder ton corps actif et à te concentrer sur le match. Quand tu sautes sur la glace, tu cherches parfois à jouer plus conservateur, tu ne veux pas faire d’erreurs.
« Je ne détesterais pas jouer un plus grand rôle, mais ça reste la décision des entraîneurs, a-t-il enchaîné. Claude sait ce qu’il y a de mieux pour un jeune joueur. »
Brendan Gallagher peut facilement comprendre ce qui trotte dans la tête de son jeune coéquipier.
« Il faut réaliser qu’il a juste 19 ans, a rappelé Gallagher. Je me souviens de mes débuts à Montréal. C’était après le lock-out. J’avais 20 ans et je jouais avec Brandon Prust et Chucky (Alex Galchenyuk). J’obtenais un temps de jeu d’environ 13 minutes. Ce n’est pas facile, mais tu dois trouver des solutions pour être productif en seulement 13 minutes. Plus tu le deviens, plus tu finis par augmenter ton temps de jeu. Tu gravis les échelons au sein de l’équipe. »
« Nous connaissons le talent de KK, mais il faut aussi rester patient, a continué le numéro 11. Il poussera fort pour augmenter ses responsabilités, mais les autres joueurs ne veulent pas plus descendre dans la hiérarchie. C’est la nature de la compétition à l’interne. »
TOUJOURS CONFIANCE
Bombardé de questions sur l’infériorité numérique, Julien a fait une pause du sujet principal du jour pour offrir son analyse de l’utilisation de Kotkaniemi en ce début de saison.
« Il n’a pas le début de saison auquel tout le monde s’attendait, a précisé Julien. Reste que c’est un gars qui travaille fort. Il est très réceptif. Il veut améliorer son jeu. Comme d’autres, d’ailleurs. On parle d’un jeune de 19 ans, mais il y a des vétérans qui ne sont pas à la hauteur non plus. On semble ne pas vouloir parler d’eux autant qu’on parle des jeunes. On s’attend beaucoup des jeunes parce que c’est notre avenir. »
« Contre les Sharks, on l’a vu distribuer une bonne mise en échec, se remettre debout et obtenir une occasion de marquer. Les gens ont apprécié. C’est un jeune qui essaie, l’effort est là. Mais ça ne fonctionne peut-être pas comme il le veut. Quand tu es jeune, c’est plus difficile de gérer ce genre de situation. Un vétéran a habituellement fait face à ces situations avant aujourd’hui, alors il sait comment réagir un peu mieux. Nous, on est là pour aider notre jeune joueur à se développer. Il faut gagner des matchs, alors quand il ne joue pas à la hauteur, on l’utilise un petit peu moins. Mais ça ne veut pas dire qu’on perd confiance en son potentiel. »
Mais pour gagner des matchs, Julien aura aussi besoin de l’éclosion de jeunes comme Kotkaniemi et Suzuki.
« JE NE DÉTESTERAIS PAS JOUER UN PLUS GRAND RÔLE, MAIS ÇA RESTE
LA DÉCISION DES ENTRAÎNEURS » – Jesperi Kotkaniemi