Une question d’exécution
Au lendemain d’une autre défaite attribuable en partie aux pépins rencontrés par son infériorité numérique, Claude Julien a pris les grands moyens pour renverser cette tendance. En plus d’une séance de visionnement, une vingtaine de minutes de son entraînement ont été axées sur les améliorations à apporter pour redresser la situation.
Toutefois, pas question de ressortir la table à dessin. La stratégie et le patron de jeu demeureront les mêmes. Ce que l’entraîneur souhaitait surtout, c’est que chacun se souvienne de son mandat et exécute les tâches qui lui sont attribuées.
Cela ne l’a pas empêché de hausser le ton à quelques occasions et de tenir un long monologue devant ses troupiers une fois l’entraînement terminé.
« Je fais confiance à mes adjoints. Ce sont les mêmes qui, l’an dernier, s’occupaient des mêmes unités spéciales. Il y a des hauts et des bas, il faut parfois intervenir. Quand je dois le faire, mon message est peut-être un peu plus agressif que celui d’un adjoint. Ça fait partie de mon travail et non du sien », a-t-il expliqué.
D’ailleurs, au terme du revers subi aux mains des Sharks, le Franco-Ontarien avait laissé poindre un début d’impatience face au travail de cette unité qui a déjà accordé 11 buts en 34 occasions depuis le début de la campagne. Il a accepté d’y revenir.
« L’an passé, le groupe de joueurs en place a fait le travail. Pourtant, cette année, c’est le même groupe. C’est peutêtre ce qui est un peu frustrant. C’est quelque chose qui se corrige. Je suis sûr que nous allons nous améliorer. Il faut que tout le monde travaille de la bonne façon. »
UNE STRATÉGIE DÉVASTATRICE
On ignore si le message a été saisi (on devrait connaître la réponse, ce soir, face aux Leafs), mais il a, à tout le moins, été entendu. Aux quatre coins du vestiaire, le mot exécution revenait sur toutes les lèvres.
« Il faut simplifier les choses. Nous courons un peu partout sur la glace et nous ouvrons des lignes pour des passes transversales », a lancé Phillip Danault.
Ah ! Cette fameuse passe transversale. Une arme dévastatrice que toutes les attaques massives de la LNH utilisent désormais. Curieux tout de même que si cette stratégie est connue de tous, elle soit si difficile à contrer.
« Il y a trop de distance entre nous quatre, ce qui fait qu’on ne se retrouve pas au bon endroit. Il faut absolument qu’un joueur coupe cette ligne de passe », a lancé Jeff Petry.
À QUI LA TÂCHE ?
D’accord ! Mais qui doit couvrir le joueur à qui ce relais est destiné ? L’attaquant ou le défenseur ?
À écouter les explications de Petry, il s’agit d’une énigme qui n’est pas évidente à résoudre. Voilà pourquoi une bonne communication entre les quatre joueurs est essentielle.
« D’abord, il faut déterminer si le mandat du joueur adverse qui se trouve près du cercle de mise en jeu est de relayer le disque à celui qui se trouve dans l’enclave pour décocher un tir sur réception ou pour faire dévier la rondelle, a-t-il décrit. Quand ce joueur descend profondément dans le territoire, la couverture passe des mains de notre attaquant à celle de notre défenseur. Il revient alors à l’attaquant de se placer en fonction de couper la ligne de passe transversale. »
Et encore faut-il que le bâton de l’attaquant soit placé du bon côté. Un détail qui n’est pas toujours à point et sur lequel les joueurs du Tricolore ont travaillé.