Le Journal de Montreal

LA DYNASTIE S’ INSTALLE

- Partout

« Tous les morceaux étaient désormais en place.

L’équipe qui avait semblé prête pour le reste de la décennie après avoir remporté la coupe en 1973, puis avait fait un pas en arrière, commençait maintenant à trouver un nouveau rythme à l’aube de la saison 1975-76.

Henri Richard et Jacques Laperrière avaient pris leur retraite ; Frank Mahovlich avait pris la direction de l’AMH. Yvan Cournoyer était le nouveau capitaine – toujours un marqueur explosif, même s’il était légèrement diminué par les blessures.

Après lui, par ordre d’ancienneté, venaient Jim Roberts, Jacques Lemaire et Serge Savard, qui continuaie­nt de peaufiner leur jeu et de s’améliorer.

S’ajoutaient ensuite les joueurs acquis avant l’expansion – non repêchés, comme Guy Lapointe – et ceux provenant du repêchage de joueurs appartenan­t à des équipes non parrainées, comme Pete Mahovlich, Pierre Bouchard et moi.

Puis Yvon Lambert, échangé par Detroit. Venaient ensuite ces joueurs provenant des années de repêchage, à commencer par Guy Lafleur, Larry Robinson et Murray Wilson en 1971, puis Steve Shutt, le gardien Michel Larocque et Bill Nyrop ; ensuite Bob Gainey, Doug Risebrough, Rick Chartraw et Mario Tremblay.

Ensuite Doug Jarvis à la suite d’une transactio­n avec Toronto. Mais plus encore que la force de cet alignement, c’est une équipe qui s’était donné pour mission de gagner. »

« Au cours des deux dernières années, ils avaient perdu. Pendant deux ans, les Flyers avaient gagné. »

« “J’avais toujours le sentiment que notre équipe était sur le point de gagner contre Philadelph­ie après ce match du 31 décembre 1975 contre l’équipe de l’Armée rouge, soutient Scotty. Ce fut comme un signe annonciate­ur.” »

« “Quel grand match nous avions joué !” souligne Scotty, en ayant recours à un langage qu’il utilise rarement. “Un match excitant, dans une ambiance tout simplement électrique. Ce match nous avait donné énormément confiance. Pour jouer un match semblable contre une si bonne équipe, il fallait être dominant.”

La partie s’était conclue par une égalité de 3-3.

Les Canadiens avaient dominé 38 contre 13 au chapitre des lancers. (Dans mon souvenir, c’est le meilleur match que nous ayons jamais joué. Je me souviens que Jacques Lemaire était – offensivem­ent, défensivem­ent, il était partout sur la glace. Je me souviens que chaque joueur était au sommet de son art.

Sauf moi. C’est le plus grand regret de ma carrière de hockeyeur.) »

« Et même si les vedettes étaient les vedettes, toute l’attention n’était pas tournée vers elles. »

« Car tout bon joueur qu’était Lafleur, il savait qu’il n’était pas Maurice Richard. Et tout bon défenseur qu’il était, Robinson savait qu’il n’était pas Doug Harvey. Et je savais que je n’étais pas Jacques Plante. Et Scotty savait qu’il n’était pas Toe Blake.

Nous savions tous cela. Au plus profond de nous-mêmes.

Nos maillots ne seraient jamais retirés. Nos bannières n’allaient jamais être accrochées aux poutres du Forum ni dans quelque édifice où les Canadiens choisiraie­nt un jour de s’installer. Et en tant qu’équipe, nous avions beau ne perdre que huit matchs en une saison et engloutir chacun de nos adversaire­s, nous savions que nous n’étions pas les Canadiens de 1956 à 1960.

Ils étaient les meilleurs, et pour l’éternité. En 1976-77, alors que les autres équipes nous pourchassa­ient, ce sont ces Canadiens-là que nous poursuivio­ns. Et parce que nous ne les avons jamais rattrapés, peut-être avons-nous réussi.

C’était la troisième coupe de Scotty. »

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PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE TIRÉES DU LIVRE Le début de la dynastie : Scotty Bowman serre la main du capitaine des Flyers, Bobby Clarke, après la conquête de la première d’une série de quatre coupes Stanley, au printemps 1976.
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Voici quelques extraits tirés du livre :
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