Le chauffeur du camion est accusé de trafic d’humains
Des familles vietnamiennes ne savent pas si elles doivent commencer leur deuil
NGHE AN, Vietnam | (AFP) Le chauffeur du camion charnier qui a fait 39 morts cette semaine près de Londres a été inculpé pour trafic d’êtres humains et d’homicide pendant que des familles vietnamiennes craignaient que leurs proches fassent partie des victimes.
Arrêté peu après la découverte du camion frigorifique mercredi dans une zone industrielle près de la capitale britannique, Maurice Robinson, originaire d’Irlande du Nord, est poursuivi pour homicides involontaires, trafic d’êtres humains, aide à l’immigration illégale et blanchiment d’argent, selon la police britannique. Il doit être présenté devant la justice demain.
Trois autres personnes restaient en garde à vue hier, dont un couple. Selon les médias britanniques, il s’agit de la dernière propriétaire déclarée du camion qui a servi à tracter la remorque dans laquelle ont été découvertes les victimes et de son mari.
Le couple aurait nié toute responsabilité, affirmant qu’il avait vendu le camion il y aunan.
Une cinquième personne, un homme d’une vingtaine d’années, a été arrêtée hier à Dublin, selon la police locale.
FAUX PASSEPORTS CHINOIS
Les enquêteurs britanniques ont entamé un long travail pour déterminer l’identité des victimes. Après avoir indiqué dans un premier temps qu’ils pensaient que les 31 hommes et 8 femmes retrouvés morts étaient des ressortissants chinois, des doutes sont apparus.
Au moins deux familles vivant dans le centre du Vietnam ont fait part de leurs craintes que leurs enfants, munis de faux passeports chinois, aient péri dans le camion.
Pham Thi Tra, 26 ans, avait envoyé un message au téléphone à sa mère expliquant qu’elle ne pouvait « plus respirer », qu’elle était « en train de mourir », a raconté son frère à l’AFP.
« Nous sommes très, très tristes et en plein désarroi », dit Bui Van Diep, qui redoute que sa soeur de 19 ans Nhung ne soit monté à bord du camion fatal.
Elle a quitté leur petit village de Phu Xuan, dans la province centrale de Nghe An, il y a deux mois environ et n’a jamais donné signe de vie depuis.
« Nous voulons vraiment avoir une confirmation pour savoir ce que ma soeur est devenue », explique-t-il.