Le Journal de Montreal

Blitz pour réparer les vieux objets

Combattre l’obsolescen­ce programmée à l’occasion de la Semaine québécoise de réduction des déchets

- ÉTIENNE PARÉ

Une vingtaine de bénévoles ont sorti leurs tournevis et leurs marteaux hier pour redonner vie à de vieux grille-pain ou encore à des ordinateur­s vétustes, déjouant ainsi l’obsolescen­ce programmée.

En tout, une trentaine d’objets ont pu être remis en fonction gratuiteme­nt dans le cadre de ce réparothon organisé à l’occasion de la Semaine québécoise de réduction des déchets.

« Notre but, c’est de démontrer que même si on a l’impression qu’un objet est brisé, ce n’est pas si difficile de le refaire fonctionne­r pour plusieurs années encore », a plaidé Claire Lujan, chargée de projet en écorespons­abilité de l’Éco-quartier Mercier–Hochelaga-Maisonneuv­e, qui coordonnai­t l’événement.

Elle reconnaît cependant que, bien souvent, acheter un nouvel électromén­ager revient moins cher que d’essayer de le remettre à neuf. Pour éviter cette surconsomm­ation, Claire Lujan aimerait que les grandes industries élargissen­t leurs garanties.

RÉPARER SOI-MÊME

D’ici là, les organisate­urs du réparothon, qui en était à sa deuxième année, se sont donné comme objectif d’apprendre aux consommate­urs à réparer eux-mêmes leurs objets défectueux.

« Il faut expliquer aux gens que contrairem­ent à ce qu’on peut croire, ce n’est pas si fragile que ça, un laptop. Aujourd’hui, c’est organisé pour que les réparation­s se fassent vite et facilement. Changer un disque dur ou rajouter de la mémoire vive, il ne suffit que de changer une, deux ou trois vis », a insisté Benjamin Dour, un travailleu­r du secteur de l’informatiq­ue

qui était venu prêter main-forte dans le cadre de cette activité.

Son acolyte, Alain Bertrand, a souligné d’ailleurs qu’il existe sur le web d’excellents tutoriels, très faciles à comprendre pour le commun des internaute­s.

Selon les deux réparateur­s d’un jour, aucune excuse n’est donc bonne pour jeter son ordinateur ou son téléphone portable au bout d’un an ou deux d’utilisatio­n.

Un cellulaire peut fonctionne­r jusqu’à

cinq ans, un ordinateur portatif au moins dix ans, d’après eux.

LES VIEILLES FRINGUES AUSSI

L’industrie de la mode a elle aussi un bilan écologique alarmant. Ce serait même le secteur le plus polluant, après celui des énergies fossiles.

Pas étonnant donc que les organisate­urs du réparothon aient aussi fait appel à des couturière­s amateurs, qui, toute la journée,

ont fait des miracles avec des jeans troués et des t-shirts abîmés.

« On a dévalorisé ce qu’on porte, que ce soit par rapport à l’environnem­ent, mais aussi par rapport aux gens qui travaillen­t dans cette industrie. Si tu as payé une paire de mitaines 2 $, c’est parce que quelqu’un a été payé 5 cents quelque part. Il faut en avoir conscience », a plaidé Sindy Majeau, qui a apprécié son expérience derrière la machine à coudre.

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PHOTO AGENCE QMI, ÉTIENNE PARÉ Roberto Chiarella a réparé des vélos toute la journée dans le cadre du réparothon qui se tenait hier à Montréal.

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