Le Journal de Montreal

QUELQUES EXTRAITS DU LIVRE

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«enfant

Autrement dit, le pouvoir du curé était sans limites. Aucun

ne pouvait avoir d’existence légale sans lui, puisqu’il remplissai­t tous les actes de naissance. C’est lui qui demandait les cartes d’assurance maladie et les subvention­s pour le conseil de bande afin de construire des maisons. » aux yeux et à pas

«larmes de les tortue, 64 Puis, autres le le Jean-Baptiste navire 17 Innus août qu’Alexis sur 1961, le suivit les North Pioneer, Joveneau déporter les avait Autochtone­s. appareillé pour Le jeune garçon ne pouvait s’empêcher de regarder les arbres derrière lui pour une dernière fois. Il criait et refusait d’obéir au prêtre. Les aînés, eux, se dépêchaient de ramasser de la terre. Ils ne voulaient pas partir sans en apporter un peu. » «exerçait L’emprise que Joveneau

sur sa communauté ne lui servait pas uniquement lui procurait à également s’enrichir, un elle pouvoir psychologi­que sur les Innus. En faisant ainsi régner la terreur tout en affichant l’image d’un homme généreux et aidant, Joveneau pouvait non seulement voler les Innus, mais aussi les contraindr­e au silence. »

«isolé, grand Habitant nombre il avait dans de accès victimes un endroit à un impuissant­es, et il possédait sur leur vie un pouvoir économique et spirituel immense. Il pouvait ainsi assouvir à tout moment ses pulsions sexuelles sans risquer de se faire dénoncer. Il n’aurait pas pu mieux tomber. » PHOTOJOCEL­YNMICHEL,LECONSULAT.CA «arrêter À tout moment, son travail elle à la devait demande de son bourreau, qui en profitait pour la caresser et lui tripoter les seins, tel un pâtissier qui pétrit sa pâte », précise-t-elle. Sans douceur et avec un seul but en tête : assouvir son désir. Comme s’il était possédé et souffrait « de la rage du sexe ». «si De toute évidence, même cela fait 25 ans qu’Alexis Joveneau est enterré dans le

cimetière d’Unamen Shipu, son ombre terrifie toujours le village innu. Les malaises et les silences pendant les entrevues étaient révélateurs. Manifestem­ent, les victimes ne racontent pas tout, mais il faut respecter leur choix. Leur peur est tenace, et elles hésitent encore à se livrer. »

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