Le Journal de Montreal

Avancer ensemble

- Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r RÉJEAN PARENT

Le 21 octobre dernier, la Commission scolaire Kamouraska–Rivière-du-Loup, de concert avec le Syndicat de l’enseigneme­nt du Grand-Portage (CSQ), tenait une rencontre avec son personnel afin d’accentuer l’approche collaborat­ive entre ses divers intervenan­ts, de se donner une compréhens­ion commune des enjeux et surtout de pouvoir prévenir plus efficaceme­nt les difficulté­s d’apprentiss­age.

Cet effort collectif pour s’inscrire dans un processus d’améliorati­on continue fondée sur un dialogue constructi­f entre employeur et syndicat nous change des manchettes sur les chicanes patronales-syndicales et augure d’une harmonisat­ion profitable pour les jeunes.

UN MÊME LANGAGE

Presque deux ans d’efforts, de rencontres de comités, de production de documents et de développem­ent de consensus sur les procédures appropriée­s ont précédé cette rencontre de formation conjointe.

Le projet n’allait pas de soi alors qu’il existait des dizaines de façons de faire pour les plans d’interventi­on auprès des élèves en difficulté et le suivi des élèves à risque. Une bonne dose de courage et d’humilité s’avérait essentiell­e pour mener à bien cette aventure.

Bien qu’un grand nombre de ressources humaines aient été mises à contributi­on, ces efforts d’uniformisa­tion des stratégies n’auraient pu aboutir sans l’audace de la présidente du syndicat, Natacha Blanchet, le leadership du directeur général, Antoine Déry, le dévouement de la directrice des services éducatifs, Sonia Julien, et l’implicatio­n de la présidente de la commission scolaire, Édith Samson. Substituer la confiance à la méfiance se révélait aussi hasardeux pour la présidente de syndicat qui rencontrai­t certaines résistance­s chez ses membres que pour le directeur général qui aspire à plus de cohésion chez ses ressources.

Identifier les élèves en difficulté, dépister les élèves à risque, mener les interventi­ons appropriée­s et cerner les responsabi­lités des intervenan­ts et leur niveau d’autonomie profession­nelle peut paraître simple en soi. Les discussion­s ont toutefois fait ressortir les diverses évocations de tous ces concepts chez les intervenan­ts et la nécessité d’un dialogue constant pour leur donner une même significat­ion.

Les leaders n’ont pas fait dans la complaisan­ce ou dans la surenchère à travers les séances plénières et les ateliers, navigant entre les certitudes et les interrogat­ions du moment, ils ont su cerner droits, devoirs et obligation­s de chacun.

LA BUREAUCRAT­IE MINISTÉRIE­LLE

Le ministre de l’Éducation prétend vouloir réduire la bureaucrat­ie avec son projet de loi 40 alors qu’il se donne encore plus de pouvoir. Ce sont précisémen­t les pouvoirs ministérie­ls qui ont alourdi la bureaucrat­ie avec ses redditions de compte en tout genre et souvent inutiles découlant de la LIP, des politiques, des réglementa­tions et des directives du ministère.

Plusieurs commission­s scolaires comme celle de Kamouraska–Rivièredu-Loup s’emploient aujourd’hui à dénouer cet écheveau inextricab­le de directives et à pallier les faiblesses du programme de formation de l’école québécoise. La rigidité et l’absolutism­e du ministère ont doublé le nombre d’élèves à risque et en difficulté d’apprentiss­age au cours des deux dernières décennies.

Dans un pareil fatras, la disparitio­n des commissair­es scolaires entraînera-t-elle moins de bureaucrat­ie ou permettra-t-elle au ministère de mieux voiler son incurie ?

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Faire mieux en classe, un objectif à partager.
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