Humains aussi
Beaucoup de Québécois ont été touchés devant le meilleur moment de télé de la dernière semaine, si ce n’est de l’année au complet.
Voir un Gilles Duceppe ému presque aux larmes rendre ses « je t’aime » à son fils Alexis, nouvellement élu député du Bloc, faisait certes du bien à l’âme. Il n’y a pas si longtemps encore, il était rare d’entendre deux hommes unis par la filiation s’échanger de tels mots dans un cadre privé. Imaginez à la télé.
Plus encore, l’événement a pour vertu, en cette ère de polarisation, de rappeler à tout un chacun que les politiciens sont de vraies personnes, avec des poumons qui respirent, un coeur qui bat et des mains pour tenir celles d’un enfant.
DÉSACCORD
Quand je travaillais pour Pauline Marois, j’étais stupéfié par le niveau de méchanceté et de violence de plusieurs commentaires exprimés à son endroit. De même, j’ai beau n’avoir jamais été un fan de Philippe Couillard, j’ai toujours trouvé que certaines critiques dont il était l’objet sortaient complètement du cadre de la décence et de la rationalité.
Qu’on soit en désaccord avec les positions d’un politicien et qu’on puisse l’exprimer, c’est évidemment la base du débat démocratique. Qu’on puisse ne pas aimer sa personnalité ou qu’on doute de ses compétences et de ses motivations, c’est inévitable que ça arrive parfois.
Mais quand le discours revient à complètement déshumaniser le politicien qui nous déplaît au point de lui nier la moindre qualité et même de lui souhaiter du mal, il y a une limite qui est clairement franchie.
AIMÉS
Les élus ne sont pas des êtres éthérés qui n’existent que dans notre journal ou notre télé. Ils ont tous des parents, des amis, des gens qui les aiment pour qui ils sont. Ils payent des taxes, magasinent et rendent service à leur voisin, eux aussi, et sont reçus à Noël par quelqu’un qui tient à eux.
Merci à Alexis Duceppe-Brunelle et à son père Gilles de nous l’avoir rappelé.