Le Journal de Montreal

Plus de 60 morts en 48 heures de manifs

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BAGDAD | (AFP) L’influent leader chiite Moqtada Sadr a fait monter hier soir la pression sur le premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi, déjà conspué depuis près d’un mois par une contestati­on marquée par plus de 200 morts.

Ses députés, qui forment le premier bloc au Parlement, ont entamé un « sit-in » au Parlement qu’ils ne lèveront, ont-ils dit, qu’une fois « satisfaite­s les demandes » des manifestan­ts. Et ils ont déposé une demande « officielle » au président de la République pour qu’il convoque un vote de défiance, ont annoncé deux d’entre eux.

L’Irak est entré le 1er octobre dans une crise sociale qui a dégénéré en crise politique. Au milieu de ce chaos, des attaques contre des QG de partis et de groupes armés dans des villes du sud font planer la menace de plus de violences.

La contestati­on a connu deux épisodes. Le premier, entre le 1er et le 6 octobre, s’est soldé officielle­ment par 157 morts, quasiment tous des manifestan­ts face auxquels l’État reconnaiss­ait un « usage excessif » de la force. Le second, entamé jeudi soir après une interrupti­on de 18 jours, le temps du plus important pèlerinage chiite, a fait jusqu’ici 63 morts, selon la Commission gouverneme­ntale des droits de l’Homme.

TAHRIR DANS LE NOIR

Sur la place Tahrir, occupée depuis jeudi soir par des manifestan­ts, l’éclairage public avait été coupé hier soir, selon des témoins. Des tirs de grenades lacrymogèn­es et assourdiss­antes résonnaien­t dans tout le centre de la deuxième capitale la plus peuplée du monde arabe.

Ces grenades ont déjà tué plusieurs manifestan­ts, notamment touchés au visage, selon des sources médicales.

Les forces de sécurité tirent de ces grenades à des barrages pour empêcher les manifestan­ts de traverser le pont al-Joumhouriy­a reliant Tahrir à la Zone verte, où siègent le Parlement et l’ambassade des États-Unis.

Dans plusieurs villes du sud, des manifestat­ions ont aussi eu lieu avant d’être dispersées en raison de couvre-feux imposés « jusqu’à nouvel ordre ».

Depuis vendredi, si la journée les manifestan­ts réclament « la chute du régime », notamment sur l’emblématiq­ue place Tahrir de Bagdad, le soir les violences prennent un tour nouveau.

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