Le Journal de Montreal

Le bonheur de mes enfants passe par le mien

- CINDY LAVERDIÈRE Collaborat­ion spéciale Les hauts et les bas de la vie de maman, racontés avec franchise et autodérisi­on.

La vie de maman est loin d’être un long fleuve tranquille. Des hauts, il y en a. Des bas aussi. Et je ne parle pas de brassées de lavage (parce que, ça, il y en a pas mal aussi). Au fil des années, j’ai réalisé que pour prendre soin de mes enfants je dois d’abord prendre soin de moi.

Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Trouver le temps de prendre soin de moi demeure à ce jour mon plus grand défi. Encore plus que de trouver où aboutissen­t tous les petits bas égarés.

C’est comme le concept de l’hôtesse de l’air qui te dit de mettre ton propre masque à oxygène avant celui de tes enfants. Parce qu’ils ont besoin que tu sois en vie pour pouvoir t’occuper d’eux. C’est la base. Mais je pense que j’ai besoin d’être un peu plus que juste « en vie » pour donner le meilleur de moi-même à mes petits. J’ai besoin d’être bien.

C’est d’ailleurs un peu pour ça que j’ai troqué ma sacro-sainte liberté de travailleu­se autonome pour une job de bureau. Bien que ça me fende le coeur en mille de laisser mes cocos aux (excellents) soins d’un CPE, je me console par le bien immense que me procure le fait de me retrouver moi-même, comme femme, m’accompliss­ant autrement qu’en enfilant les changement­s de couches et les brassées de lavage.

De 9 à 5, je pense à moi. Égoïste ? Peut-être.

Mais je reste convaincue que le bonheur de mes enfants passe par le mien.

Ça a commencé par de petits gestes ici et là. Simples comme de s’arrêter le temps d’une tisane sur le coin du comptoir, ou d’aller au gym. Moi qui ai toujours détesté l’entraîneme­nt, je me suis mise à apprécier cette petite heure à moi seule. Prendre soin du corps et de l’esprit. Tellement que j’ai multiplié les séances. Puis, j’ai retrouvé ma silhouette d’avant les enfants. Incidemmen­t suivit l’envie de porter autre chose que des joggings, j’ai pris rendez-vous chez le coiffeur, recommencé à me pomponner. Je redevenais moi-même. Je me retrouvais enfin.

Je me suis remise à lire, j’ai adopté le tricot (allô, j’ai 107 ans !).

J’ai retrouvé l’envie de passer du temps avec mon mari. Juste nous deux. On s’est remis à « dater ».

Mon niveau de patience a augmenté, les frustratio­ns du quotidien ont diminué, le bonheur de passer du temps avec mes petits a décuplé.

Ne vous méprenez pas. Devenir maman est définitive­ment la plus belle chose qu’il m’ait été donné de vivre. Trop facile de m’y complaire, m’y submerger entièremen­t. Heureuseme­nt, je me suis réveillée avant de me noyer. Et tout le monde en sort gagnant. Mes enfants les premiers.

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