Les règles d’ancienneté pourraient être revues
Le gouvernement étudie l’option pour aider les jeunes enseignants
QUÉBEC | Le gouvernement songe à revoir l’attribution de contrats par ancienneté dans le réseau scolaire afin d’éviter que les nouvelles recrues se retrouvent avec les groupes d’élèves les plus difficiles et décrochent.
Cette avenue est évoquée pour la première fois dans un document de travail du ministère de l’Éducation sur l’insertion professionnelle, dont a obtenu copie.
Le Cadre de référence sur l’insertion en enseignement vise à définir les orientations à privilégier dans le contexte du programme de mentorat des jeunes enseignants que Québec veut mettre en place dans toutes les commissions scolaires cette année afin de contrer la pénurie.
Ce document a fait l’objet d’une consultation dans le réseau scolaire au cours des dernières semaines, alors que s’amorce une nouvelle ronde de négociations dans le secteur public.
« L’attribution des contrats par le seul critère de l’ancienneté est une contrainte à l’insertion et à la persévérance dans la profession, peut-on lire. À cet effet, les règles d’affectation pourraient faire l’objet d’une réflexion approfondie, pour assurer la persévérance dans la profession, la qualité de l’enseignement et conséquemment, la réussite des élèves. »
Ce paragraphe a fait bondir les syndicats d’enseignants (voir autre texte), qui estiment qu’il est totalement faux de prétendre que l’attribution de contrats par ancienneté pourrait contribuer au décrochage des jeunes profs.
LES DIRECTIONS D’ÉCOLE D’ACCORD
Du côté des associations qui représentent les directions d’école, on voit plutôt cette ouverture d’un bon oeil. « Il y a un bout de chemin à faire à ce niveau », affirme Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement.
« C’est une idée qui nous plaît, c’est certain », lance de son côté Carl Ouellet, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles. « Un avocat qui en est à ses premières années, on ne le fera pas siéger en Cour suprême demain matin. […] Il faut mettre toutes les conditions gagnantes en place pour que les jeunes enseignants demeurent dans la profession », ajoute-t-il.
Même si les directions affirment tenter de faire des tâches les plus équitables possible, il n’en demeure pas moins que les « contrats les moins attrayants » se retrouvent entre les mains des jeunes profs, puisque la règle de l’ancienneté prime dans « la plupart » des commissions scolaires, indique-t-on.
UN DOCUMENT DE TRAVAIL
Au cabinet du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, on se contente d’indiquer qu’il s’agit d’un document de travail et non « pas d’une orientation gouvernementale ».
L’offre patronale sera déposée par le Conseil du trésor en temps et lieu, a précisé son attaché de presse, Francis Bouchard.