Un sinistré est forcé de camper chez lui
L’aide de la Croix-Rouge est finie et il n’a pas de maison
AGENCE QMI | Un sinistré des inondations historiques du printemps dernier n’a d’autre choix que de planter sa tente pour y dormir en attendant que sa maison de Sainte-Marthe-sur-le-Lac soit reconstruite.
Comme près de 1500 sinistrés, Jacques Vincent a dû abandonner sa résidence après la rupture de la digue, en avril dernier. Suite à la catastrophe, il a vécu dans une chambre d’hôtel jusqu’à tout récemment.
Le sinistré soutient qu’il vient d’être « mis à la porte », après avoir bénéficié de l’aide de la Croix-Rouge pendant plusieurs mois.
« Je trouve ça inhumain », déploret-il. Il dit être toujours en attente de nouvelles de la part du ministère de la Santé publique et de la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.
LA TENTE PREND L’EAU
En attendant, cela fait deux nuits qu’il dort dans une tente plantée à quelques mètres de chez lui. Triste ironie, l’abri du sinistré des inondations prenait l’eau hier alors qu’il pleuvait abondamment. L’aide financière octroyée aux sinistrés par le gouvernement lui permettra de se racheter une maison, mais pas de se loger entre-temps.
La majorité des sinistrés n’ont d’ailleurs reçu qu’un seul versement de l’assistance financière promise par Québec.
« J’espère que le gouvernement va se dépêcher parce qu’il commence à faire froid. Ça bouge pas aussi vite que ce qu’ils disent », avance Line Proulx, une autre sinistrée.
À Sainte-Marthe-sur-le-Lac, l’ambiance est morose en ce début d’automne. Sylvie Béchard, qui a perdu tous ses souvenirs lors de l’inondation, trouve la situation particulièrement difficile.
« Il me semble que le gouvernement devrait être en mesure de voir notre détresse », plaide celle qui prévoit consulter un psychologue prochainement.
Plusieurs résidents rencontrés par TVA Nouvelles affirment qu’il y a eu plusieurs suicides dans les derniers mois dans la communauté.
« On est tous dans des situations vraiment inacceptables. On a été dans l’eau, mais là, c’est comme si on nous tenait la tête dans l’eau », déplore sombrement Mme Béchard.