Les Kurdes de Syrie craignent des représailles après le raid
Des cellules dormantes djihadistes pourraient tenter de venger al-Baghdadi
QAMICHLI, Syrie | (AFP) Les forces kurdes en Syrie s’attendent à des représailles du groupe État islamique (EI) après l’annonce de la mort du chef de l’organisation, Abou Bakr al-Baghdadi, dans un raid américain, a indiqué hier à l’AFP le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS).
« Les cellules dormantes vont venger Baghdadi. Donc on s’attend à tout, y compris des attaques contre les prisons » gérées par les forces kurdes, a indiqué à l’AFP Mazloum Abdi, commandant des FDS.
Partenaires de Washington durant la lutte contre l’ÉI en Syrie, les forces kurdes détiennent des milliers de djihadistes.
Le président américain Donald Trump a annoncé hier la mort du chef de l’ÉI lors d’une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie.
En soulignant le succès de l’opération, M. Trump a remercié, entre autres, les forces kurdes pour leur « soutien » à cette opération.
Mazloum Abdi avait salué auparavant sur son compte twitter une « opération historique réussie » qui est « le résultat d’un travail conjoint des renseignements » entre ses forces et les États-Unis.
En mars, les forces kurdes avaient proclamé la fin du « califat » des djihadistes, avec la conquête de leur dernier bastion de Baghouz, aux confins orientaux de la Syrie.
OFFENSIVE TURQUE
Confrontées depuis le 9 octobre à une offensive de la Turquie et des supplétifs syriens, les forces kurdes ont mis en garde contre une résurgence de l’ÉI qui profiterait du chaos sécuritaire.
Washington a reconnu que plus de cent prisonniers du groupe djihadiste s’étaient échappés depuis le lancement de l’opération turque.
PRISONNIERS
Au total, quelque 12 000 djihadistes de l’ÉI, des Syriens, des Irakiens, mais aussi 2500 à 3000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans les prisons kurdes, selon les autorités locales.
De plus, les camps de déplacés accueillent 12 000 étrangers, 4000 femmes et 8000 enfants de djihadistes parqués sous haute surveillance.
Les FDS continuent de traquer les djihadistes qui ont renoué avec la clandestinité et ont formé des cellules dormantes. L’ÉI continue de revendiquer régulièrement des attentats meurtriers en Syrie, notamment dans ses anciens fiefs reconquis par les forces kurdes.