Les déboires d’Éric Lapointe
Le chanteur mis en accusation vendredi pour voies de fait sur sa compagne appartient à la catégorie d’artistes érotico-voyous, qui attirent un large public de femmes.
Or ce chanteur talentueux, excessif, consommateur de drogue et d’alcool, adepte de mea culpa pendant ses périodes de désintoxication, vient de fracasser de nouveau son image. Car la tolérance sociale dont il a bénéficié depuis toujours comme tant de vedettes adulées est en décroissance dans nos sociétés prônant l’égalité des sexes.
Éric Lapointe, pas encore condamné par la justice, précisons-le, subit déjà la sanction de l’opinion publique. Il s’est donc déclaré absent volontaire au gala de l’ADISQ, un soulagement pour Radio-Canada, le diffuseur de l’événement, libéré d’avoir à se commettre.
Éric Lapointe met encore une fois sa carrière en jeu. Il est l’enfant chéri – mais pour combien de temps encore ? – de plusieurs fans et d’autres qui s’identifient à lui en se rappelant la parole de l’Évangile, « Que celui qui n’a pas péché lui lance la première pierre ».
JUGEMENT
La réputation du chanteur maudit, saoul même sur scène, soumis à des cures épisodiques, risque d’être entachée, voire emportée par le jugement de l’opinion publique influencée par les dénonciations permanentes des mouvements féministes, lesquels sont aussi appuyés par des hommes.
Dans les années récentes, des artistes célébrissimes n’ont pu être exonérés pour des comportements violents à l’égard des femmes et des enfants.
La société a évolué certes. Mais l’attrait pour ces icônes populaires ne va pas disparaître. Trop de femmes sont encore attirées par des machos grossiers, qui imposent leurs lois par la peur à des femmes-proies.
La célébrité, le pouvoir et le talent ont longtemps permis à des hommes de vivre dans l’impunité. Or, il n’y a plus de passeport VIP pour ceux qui s’attaquent à l’intégrité et à la dignité des autres.