Que fera SNC-Lavalin pour éviter le désastre
Le géant de l’ingénierie et de la construction pourrait dévoiler cette semaine un plan de restructuration
SNC-Lavalin fera le point sur ses affaires jeudi. On pourrait alors en apprendre plus sur le « plan B » que concocte le géant de l’ingénierie pour se sortir de son marasme.
En décembre dernier, SNC a mis sur pied un comité du conseil d’administration afin d’évaluer « tous les scénarios possibles pour créer le maximum de valeur pour les actionnaires », rappelle un porte-parole, Nicolas Ryan. Des conseillers juridiques et financiers externes ont été embauchés à cet effet.
SNC-Lavalin a une « obligation fiduciaire [...] d’avoir un plan B en place », précise M. Ryan. Curieusement, l’entreprise avait utilisé la même expression, il y a un an, à propos du projet de déménager son siège social aux États-Unis dans l’éventualité où elle serait reconnue coupable de fraude et de corruption pour des agissements commis en Libye de 2001 à 2011.
Même si elle n’a pas encore utilisé son droit de nommer un administrateur au conseil de SNC-Lavalin, la Caisse de dépôt cherche sans doute à influencer la réflexion de l’entreprise. La Caisse est son plus important actionnaire avec une participation de près de 20 % et a fait inscrire le maintien du siège social de Montréal dans des documents de financement.
Cet été, les relations se sont toutefois tendues entre SNC et la Caisse. En juillet, dans une rare sortie publique de ce genre, l’institution a indiqué que l’entreprise était « une source de préoccupation grandissante » et avait exigé « des actions décisives, sans délai ».
PDG INTÉRIMAIRE
Coïncidence ou pas, le PDG intérimaire Ian Edwards, qui a remplacé Neil Bruce en juin, n’a toujours pas été confirmé dans ses fonctions.
En août, un litige a éclaté entre SNC-Lavalin et la Caisse dans le dossier du Réseau express métropolitain (REM). Les deux partenaires se disputent sur les coûts liés à la modernisation du tunnel sous le Mont-Royal, a récemment révélé
La Presse. La Caisse se retrouve dans une situation délicate puisqu’elle pilote le REM tout en détenant le plus gros bloc d’actions de SNC.
Le REM fait partie de 3,2 G$ de projets à prix fixe qui donnent des maux de tête à SNC-Lavalin. L’entreprise vient de se retirer de ce secteur en raison des risques trop importants.