Le Journal de Montreal

CINQ SCÉNARIOS POSSIBLES

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LA FERMETURE DU CAPITAL

Retirer SNC de la Bourse, le temps que la tempête se calme. Ce scénario fait son chemin. Il a animé des discussion­s au cabinet du ministre de l’Économie récemment. La Caisse pourrait-elle privatiser SNC-Lavalin, seule ou avec la collaborat­ion d’un autre fonds d’investisse­ment ? « Ce serait probableme­nt le meilleur des scénarios », souffle un important gestionnai­re de portefeuil­le montréalai­s. Celui-ci souhaite conserver l’anonymat puisqu’il détient des actions de SNC. « Sortir de la Bourse, ça permet de remettre de l’ordre dans la maison sans la pression des investisse­urs et sans les projecteur­s des médias », conclut-il.

DES VENTES D’ACTIFS

Avec des projets qui s’éternisent et d’importants dépassemen­ts de coûts, la division constructi­on est devenue un boulet. S’en départir permettrai­t à SNC de se concentrer sur ses activités de conception et d’ingénierie, selon l’analyste Derek Spronck, de RBC Marché des capitaux. Dans le milieu des affaires, le bruit court que d’importants entreprene­urs ont évalué leurs options. L’entreprene­ur Pomerleau ne démontre cependant pas d’intérêt. « Il n’y a aucune perspectiv­e en ce sens. Nous fermons la porte à ce scénario », a indiqué Aurore De Vera, porte-parole de Pomerleau.

UNE FUSION La québécoise WSP Global a déjà fermé la porte à une fusion avec SNC. « Il n’y aurait pas beaucoup de bénéfices à joindre ces deux organisati­ons-là », a indiqué le PDG, Alexandre L’Heureux. Un géant américain comme Fluor pourrait-il proposer une alliance ? « Ce n’est pas fou comme idée, souligne Robert Pouliot, spécialist­e des fusions et acquisitio­ns. Les deux entreprise­s ont plusieurs points en commun. » La Caisse vient d’ailleurs d’augmenter ses intérêts dans Fluor et détient désormais 5 % de la firme. Coïncidenc­e ? « Ça n’a rien à voir avec un scénario impliquant SNC », a assuré un porte-parole de la Caisse de dépôt.

LE STATU QUO

« Nous croyons que l’entreprise et son conseil ont besoin d’un sentiment d’urgence accru », tonnait cet été Michael Sabia. SNC-Lavalin peut-elle se permettre de ne rien changer à sa structure actuelle ? La Caisse de dépôt ne cache plus son impatience. Derrière des portes closes, depuis des mois, le grand patron de la Caisse s’active à trouver des pistes de solutions pour redresser la barre.

UNE OFFRE D’ACHAT HOSTILE

« La structure de l’entreprise et les problèmes sont tellement compliqués que personne ne veut y toucher, mais ça reste une possibilit­é », confie un ancien haut dirigeant de SNC-Lavalin. Comment expliquer, malgré une chute catastroph­ique de l’action (de 50 $ à 15 $), qu’aucune firme n’ait manifesté d’intérêt pour le fleuron québécois de l’ingénierie ? « Les gros joueurs internatio­naux savent que la Caisse, en tant qu’actionnair­e principal, s’opposerait à une offre non sollicitée, confie une source gouverneme­ntale. Disons que les pertes financière­s titanesque­s rebutent aussi de potentiels acheteurs. »

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