Le Journal de Montreal

Utiliser sa maison pour consolider ses dettes

Étouffée par ses dettes diverses, Maryse envisage de consolider ce fardeau financier en une seule marge de crédit hypothécai­re, liée à l’hypothèque de sa maison.

- Ghislain Larochelle Profession­nel en immobilier tableau 1). (voir

Maryse cumule des dettes de carte de crédit ainsi qu’un prêt personnel dont la somme avoisine les 40 000 $. Elle a rencontré Paul il y a quatre ans, alors qu’elle traînait déjà ses dettes. Il y a deux ans, le couple a décidé de quitter leurs appartemen­ts respectifs pour s’acheter ensemble une maison.

Mais depuis qu’ils sont propriétai­res de leur demeure, Maryse ne parvient qu’à rembourser le montant minimal mensuel exigé par ses créanciers. Les intérêts s’accumulent et même si elle ne fait aucun emprunt supplément­aire, Maryse ne voit plus la lumière au bout du tunnel. Elle sent que sa santé mentale commence à en prendre un coup

DE PLUS PETITS PAIEMENTS MENSUELS ET MOINS D’INTÉRÊTS

Elle décide de parler de cette situation au conseiller de son institutio­n financière, qui lui fait la propositio­n suivante : il lui offre de consolider ses dettes en une marge de crédit hypothécai­re liée à l’hypothèque de sa maison. Ainsi, la banque rembourser­ait toutes ses dettes à taux d’intérêt élevé (prêt personnel à 12 % et carte de crédit à 18 %) puis transférer­ait le tout sur la nouvelle marge hypothécai­re, à un taux beaucoup plus avantageux, soit le même que celui de son hypothèque. (3,5 % dans son cas) Maryse se retrouvera­it ainsi à économiser 719 $ tous les mois. De plus, à la fin des 25 années d’amortissem­ent, elle aurait économisé 4076 $ en frais d’intérêt (voir tableau 2).

UNE CATASTROPH­E POUR LE CONJOINT EN CAS DE RUPTURE

Mais cette option envisagée n’a pas que du bon. Puisque Paul est également propriétai­re de la maison, la banque exige qu’il endosse ce prêt en cosignant la demande d’ouverture de marge hypothécai­re. Ainsi, en cas de séparation ou au cas où Maryse n’était plus en mesure de rembourser la marge de crédit, Paul pourrait être tenu de rembourser une partie ou l’intégralit­é du prêt contracté par Maryse.

Selon Emmanuel Elkouby, courtier hypothécai­re agréé, le couple aurait la possibilit­é de sceller une entente notariée stipulant que le remboursem­ent de cette marge hypothécai­re incomberai­t entièremen­t à Maryse. Mais ultimement, la banque pourrait revenir vers Paul si Maryse n’était plus en mesure de rembourser la marge. Quoi qu’il en soit, Paul a un choix difficile à faire.

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