Un passage plutôt inusité vers l’âge adulte Flirtant avec l’absurde, la pièce Le ravissement propose un rendez-vous singulier
C’est à un rendez-vous singulier avec l’obéissance, les relations de pouvoir et les désirs que nous convie la pièce Le ravissement.
Cette création d’Étienne Lepage mise en scène par Claude Poissant présente Arielle, une femme de peu de mots, qui le jour de ses 18 ans, décide de ne plus se soumettre à ce que ses proches veulent d’elle.
Trois protagonistes tentent de la contraindre, mais peine perdue. La trame bascule alors : les forts deviennent les faibles dans cette oeuvre qui flirte avec l’absurde.
L’unidimensionnalité voulue des personnages, leur distanciation par rapport à leurs émotions, la virulence de leurs comportements et la froideur de l’héroïne renforcent le caractère de cette histoire.
RÉCIT MINIMALISTE
Le mystère entourant la jeune femme, dont les désirs et les motivations restent masqués, contribue au minimalisme du récit. Ses nombreux silences et son stoïcisme sont rendus à merveille par la comédienne Laetitia Isambert.
Puisqu’elle côtoie des gens qui nous montrent tous une facette fort déplaisante, cette oeuvre est noire et froide, sans toutefois verser dans le tragique.
La scénographie est sobre, laissant la place au jeu fort maîtrisé des comédiens. Le texte se révèle original avec ses dialogues souvent marqués par des répétitions, donnant ainsi un effet caricatural aux personnages. Leurs souffrances n’émeuvent guère. Elles servent avant tout à souligner l’absurdité de leurs exigences, leur désir de contrôle et leur peur du changement.
Le tout se termine avec un cinquième intervenant (Reda Guerinik), chargé d’une sale besogne. Et il fait ce qu’on lui demande...
Le ravissement, présentée au Théâtre de Quat’Sous jusqu’au 16 novembre.