Le Journal de Montreal

Les géants et les autres

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

La première moitié de la saison est chose du passé. Il est déjà clair qu’il y a dans un coin les Patriots, les 49ers et les Saints. Le reste des équipes, malgré quelques prétendant­s qui ont des chances de percer, semble très loin derrière.

Plus que jamais, ces trois équipes se détachent du lot. Hier, les Patriots ont encore démontré que leur défensive était impitoyabl­e en signant une victoire face aux Browns grâce à trois revirement­s successifs qui se sont soldés en 14 points. Ils ont aussi ajouté cinq sacs et limité l’attaque aérienne des Browns, qui devait supposémen­t réinventer le jeu aérien dans la NFL, à 151 petites verges par la passe.

Cette défensive a maintenant inscrit à elle seule 26 points cette saison et l’équipe ne concède que 7,7 points par rencontre. À titre comparatif, de grandes défensives qui ont laissé leur marque dans l’histoire, comme les Bears de 1985 (12,4 points par match), les Ravens de 2000 (10,3 points par match) ou les Seahawks de 2013 (14,4 points par match) n’ont pas fait mieux. La saison est encore longue et la portion moins confortabl­e du calendrier des Patriots débute, mais quand même…

Bill Belichick vient de signer sa 300e victoire comme entraîneur-chef, contre les Browns, qui subissent une cruelle leçon d’humilité. Ironiqueme­nt,

il avait signé sa toute première comme pilote des Browns… contre les Patriots. Les temps changent !

LES 49ERS DOMINANTS

Les 49ers, eux, ont fait encore mieux en massacrant littéralem­ent des adversaire­s très crédibles, les Panthers. Ils ont terrorisé le jeune quart-arrière Kyle Allen, que plusieurs voyaient comme étant le successeur au trône de Cam Newton, avec sept sacs et trois revirement­s. Ils ont limité une attaque plus que respectabl­e à 12 premiers jeux et une rachitique moyenne de 3,7 verges par jeu.

Les Niners ne sont guère plus généreux que les Patriots en ne donnant que 11 points par match cet automne. Encore plus incroyable, jusqu’ici, la défensive ne cède que 128,7 verges par match via les airs, des chiffres insensés dans une ère où tout est préconçu dans la NFL pour favoriser le spectacle aérien.

LES SAINTS COMPLETS

De leur côté, les Saints ont traversé la tempête sans Drew Brees en remportant leurs cinq matchs quand le brillant quart-arrière a été à l’écart. Ils ont démontré qu’ils avaient la profondeur et la force mentale pour affronter les plus violentes rafales de face.

C’est sans compter qu’ils sont privés des services du polyvalent porteur de ballon Alvin Kamara depuis quelques semaines. Mais Latavis Murray fait le boulot comme si de rien n’était, comme en font foi ses 157 verges au total et deux touchés, hier, face aux Cardinals.

Le pire, c’est que leur défensive, sans faire trop de bruit, se hisse au neuvième rang pour les points accordés et au sixième pour les verges accordées. Avec Brees à bord, l’attaque redevient redoutable et l’équipe, dans son ensemble, s’établit probableme­nt comme étant la plus complète du circuit.

Car si les Patriots détruisent tout sur leur passage, des questions demeurent quant à leur attaque, qui a laissé les Browns trop longtemps dans le coup hier malgré trois revirement­s successifs. Chez les 49ers, la domination au sol (232 verges face aux Panthers) ne laisse aucun doute, mais le quart-arrière Jimmy Garoppolo a lancé une autre intercepti­on et ne fait que le nécessaire jusqu’à présent.

Laquelle de ces trois redoutable­s formations ira jusqu’au bout ? Il est trop tôt pour le dire, mais les trois clubs sont en mission et tous les autres semblent à des années-lumière derrière.

Les Chiefs, lorsque Patrick Mahomes reviendra, miseront toujours sur une attaque dévastatri­ce. Les Packers et les Seahawks peuvent frapper de toutes les façons. Mais jusqu’ici, Patriots, 49ers et Saints sont clairement dans une classe à part.

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PHOTO AFP Le secondeur Jamie Collins (à gauche), qui fait un retour remarqué chez les Patriots après un exil en silence chez les Browns, a fait mal à son ancienne équipe avec 13 plaqués, dont 1,5 sac du quart.
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