« Il a pointé une arme vis-à-vis ma tête » – Mohamed Doumbia
Le jeune commis de dépanneur de 19 ans, ligoté et séquestré par un criminel qui aurait perpétré une série de vols dans des dépanneurs de Montréal, dit être encore traumatisé et ne sait pas quand il se sentira prêt à reprendre le travail.
« Il a pointé une arme vis-à-vis ma tête, raconte Mohamed Doumbia, qui n’en était qu’à sa deuxième semaine de travail lors de l’événement. J’ai peur d’y retourner, c’est sûr que ça marque. »
Vers 5 h du matin, samedi, Tyson Ruggles serait entré dans le Couche-Tard de l’avenue Dollard, à LaSalle, où il aurait exhibé une fausse arme afin de forcer le jeune homme de 19 ans à se coucher au sol. L’homme de 50 ans l’aurait ensuite ligoté avec des cordes qu’il avait apportées, pour ensuite le forcer à se coucher par terre dans la salle de bain, sans bouger.
Il aurait ensuite vidé le contenu des deux caisses dans son sac. Avant de s’enfuir avec son butin, Ruggles aurait toutefois pris la peine d’aller couper les fils d’alimentation des caméras de sécurité. Or,
sans grande surprise, tout ce qui s’est produit avant a été filmé et s’est retrouvé entre les mains des policiers.
Le lendemain, il a été épinglé par des patrouilleurs alors qu’il était au volant d’une Toyota Prius vraisemblablement volée. Lorsque les agents ont allumé leurs gyrophares, Ruggles aurait tenté de s’enfuir, mais les agents l’ont rattrapé.
SIX AUTRES VOLS
Qui plus est, le criminel cherche même à s’emparer de ses cigarettes favorites, selon les témoignages recueillis. Il est d’ailleurs possible de voir l’homme chercher sa marque préférée, les Du Maurier, dans une vidéo de caméra de surveillance obtenue par Le Journal.
La carrière de criminel de Tyson Ruggles semble s’être amorcée à la fin des années 1980 avec des dossiers similaires, soit introduction par effraction et possession d’outils de cambriolage.
Il a depuis cumulé les apparitions devant le juge, notamment pour vols qualifiés, voies de fait et vols de voitures.
Les enquêteurs ont rapidement fait le lien entre le quinquagénaire et une série de vols dans des dépanneurs survenus depuis un mois dans l’arrondissement de LaSalle.
Ils sont parvenus à amasser suffisamment de preuves pour le lier à six autres introductions par effraction ainsi qu’à un événement où il aurait volé et séquestré une femme, pour ensuite s’emparer d’une BMW. Tous les crimes se sont produits à moins de 10 minutes de chez lui.
Selon les employés et propriétaires de dépanneurs rencontrés par Le Journal hier, en plus du contenu de la caisse, Tyson Ruggles volerait essentiellement des cigarettes
et des billets de loterie. Dans certains cas, la valeur des vols s’élève à 4000 $.
UN VOLEUR DIFFICILE