Le ménage commence au Marché Jean-Talon
Des commerçants ne respecteraient pas les règles
Le grand ménage s’amorce dans les marchés publics de Montréal comme le Marché Jean-Talon. Au moins environ le quart des 200 commerçants ne respecteraient pas les règles, a appris notre Bureau d’enquête.
C’est ce qui ressort d’enquêtes internes lancées par la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal (CGMPM) à la suite d’un rapport dévastateur du contrôleur général de Montréal en 2018.
Les effets se font déjà sentir au Marché Jean-Talon.
À l’aube de l’hiver, une trentaine des 81 kiosques intérieurs n’ont présentement pas d’occupants, car leur demande de bail hivernal a été soit refusée, retirée ou est toujours à l’étude par l’administration.
Dans la plupart des cas, les « irrégularités » des marchands sont mineures et seront vite résolues.
Mais dans d’autres cas, la CGMPM a décelé des problématiques « majeures », selon nos sources, qui ont toutes demandé l’anonymat pour parler librement.
Par exemple:
√ au moins deux vendeurs qui disaient vendre des oeufs de leurs fermes ne faisaient que vendre des produits de la société de commercialisation Nutri-OEuf (qu’on retrouve dans les supermarchés).
√ un détenteur de bail ne serait qu’un prête-nom pour une importante firme de distribution de fruits et légumes.
« C’est normal qu’il y ait une phase de transition alors que le ménage est entamé. L’objectif n’est pas de mettre les marchands dehors, bien au contraire. C’est
d’assurer la pérennité des marchés », a indiqué une source.
Le CA a déjà radié une importante revendeuse du Marché Jean-Talon, Monique Chenail.
Selon une demande d’injonction qu’elle a déposée et ensuite retirée, on lui reproche d’avoir notamment sous-loué ses cinq emplacements à son fils, ce qu’elle nie. Selon les règles de la CGMPM, c’est formellement interdit.