Le Journal de Montreal

Sauvée par l’Orkambi, un médicament à 250 000 $

Le Canada tarde à imiter d’autres pays industrial­isés

- ANTOINE LACROIX

Une Montréalai­se atteinte de fibrose kystique est déçue que le Canada ne rembourse toujours pas un médicament dispendieu­x qui pourrait sauver des vies alors que l’Angleterre vient tout juste de l’approuver.

« Il y a des personnes qui meurent pendant que la bureaucrat­ie ne fait rien avancer dans ce dossier, dénonce Chelsea Gagnon. Il y a plein de pays semblables au nôtre comme l’Angleterre, la France, les États-Unis, l’Australie qui le remboursen­t, pourquoi nous n’en sommes pas déjà là ? »

La jeune femme de 30 ans est convaincue qu’elle ne serait plus de ce monde ou qu’elle aurait eu besoin d’une transplant­ation pulmonaire n’eût été l’arrivée du médicament Orkambi dans sa vie, qui est notamment venu grandement aider les fonctions de ses poumons malades.

250 000 $ PAR ANNÉE

Or, comme le médicament coûte environ 250 000 $ par année, elle se considère comme « très privilégié­e » que les assurances de sa mère puissent le rembourser.

« Il est maintenant temps que le gouverneme­nt arrête de faire attendre tous les autres Québécois et Canadiens qui souffrent de fibrose kystique. Ça changerait leurs vies », soutient Mme Gagnon.

PAS DE STRATÉGIE

De son côté, Fibrose kystique Canada déplore que l’on soit l’un des seuls pays industrial­isés à ne pas posséder de stratégie concernant les maladies dites rares ouvrant notamment un meilleur accès aux médicament­s permettant de les traiter, ce qui ralentirai­t le processus de remboursem­ent par le régime public d’assurance-médicament­s.

« Le manufactur­ier du médicament et les différents gouverneme­nts et organismes d’attestatio­n officielle doivent s’asseoir et s’entendre. [...] La réalité est que les patients attendent toujours en ce moment », a affirmé le directeur général au Québec de l’organisme, Olivier Jérôme, qui s’explique mal pourquoi la situation n’est toujours pas arrivée à un dénouement.

Selon lui, 4300 Canadiens dont 1400 Québécois atteints de fibrose kystique bénéficier­aient du médicament Orkambi s’il était plus accessible.

« C’est comme s’il y avait des citoyens de seconde classe et que le gouverneme­nt en prenait moins soin », conclut Chelsea Gagnon.

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PHOTO D’ARCHIVES PIERRE-PAUL POULIN Chelsea Gagnon souhaite qu’un jour le médicament Orkambi, qu’elle tient dans ses mains, soit remboursé par le régime public d’assurance-médicament­s.

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