Le Parlement britannique vote pour des élections anticipées
Le premier ministre Boris Johnson espère décrocher une majorité
LONDRES | (AFP) Les députés britanniques ont plébiscité hier le projet du premier ministre Boris Johnson de tenir des élections législatives anticipées le 12 décembre, afin de sortir de l’impasse du Brexit qui paralyse le Royaume-Uni depuis plus de trois ans.
Après plusieurs heures de débats mouvementés, les députés se sont prononcés par une majorité écrasante de 438 voix contre 20 pour l’organisation du scrutin voulu par Boris Johnson.
Le texte doit encore recevoir l’aval des Lords, qui doivent l’examiner aujourd’hui.
QUATRIÈME TENTATIVE
C’était la quatrième tentative du dirigeant pour convoquer les Britanniques aux urnes, cette foisci avec succès grâce au soutien déterminant des travaillistes, principale formation d’opposition.
En position de force dans les sondages, avec une dizaine de points d’avance en moyenne, il espère ainsi conquérir une majorité absolue, dont son gouvernement est actuellement dépourvu. Cela lui permettrait d’enfin honorer sa promesse de mettre en oeuvre le Brexit, déjà repoussé trois fois depuis son vote par 52 % des Britanniques en juin 2016.
Plus de trois ans après ce référendum, le Parlement reste profondément divisé sur la manière de le mettre en oeuvre.
Ces élections générales, initialement prévues en 2022, seront les troisièmes en quatre ans, après un scrutin anticipé en 2017, déjà avec le Brexit en toile de fond, deux ans après celui de 2015.
Longtemps réticent, le chef du Labour, Jeremy Corbyn, a fini par se résoudre à soutenir un scrutin en décembre, son prérequis ayant
Premier ministre britannique été rempli : la menace d’une sortie sans accord de l’Union européenne (UE) le 31 octobre a été écartée par le nouveau report du Brexit accordé par Bruxelles jusqu’au 31 janvier.
RISQUÉ
Des élections sont « la seule façon maintenant de faire avancer ce pays », avait plaidé le premier ministre Boris
Johnson.
Mais même s’il mène dans les sondages, Boris Johnson risque gros, estime John Curtice, de l’université écossaise de Strathclyde. « Boris doit gagner. Un Parlement sans majorité, et Boris est dehors », dit-il.
Le dirigeant a d’ailleurs préparé le terrain hier en décidant de réintégrer 10 des 21 députés rebelles qu’il avait exclus du parti pour avoir voté contre la stratégie de l’exécutif sur le Brexit.