Le Journal de Montreal

Les Nationals champions

Quinze ans après s’être établis à Washington, les Nationals sont champions de la Série mondiale. Ils sont venus à bout des Astros de Houston par la marque de 6 à 2, tard hier soir. Les étonnants Nationals ont raison des Astros en sept rencontres

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

Les Nationals, franchise qui a vu le jour à Montréal en 1969, ont repoussé les limites en enregistra­nt cette quatrième et ultime victoire sur le terrain adverse au Minute Maid Park.

Pour la première fois de l’histoire, une équipe a remporté les quatre matchs en territoire ennemi. De plus, la formation locale avait gagné 9 des 12 derniers matchs ultimes en Série mondiale.

Les champions de la Ligue nationale ont ainsi terminé leur bataille des séries en respectant leur slogan automnal Finish the fight. Washington célébrera ses champions pour la première fois depuis 1924. À l’époque, l’équipe avait défait les Giants de New York.

Les hommes de Dave Martinez ont privé les Astros d’un second sacre en trois ans, eux qui avaient mis le grappin sur le majestueux trophée du commissair­e en 2017.

Ils ont évité l’éliminatio­n pour la cinquième fois des séries après avoir vaincu les Brewers dans le match de l’équipe repêchée (wild

card) et les Dodgers de Los Angeles, à deux reprises, avant les matchs d’hier et de mardi.

Et en prime, ils tiraient chaque fois de l’arrière avant de ressuscite­r.

LE VENT TOURNE

« Je fais partie de la meilleure équipe en 2019. Les gars se sont battus et nous n’avons jamais abandonné », a déclaré le lanceur partant Max Scherzer.

« Nous ne mourrons jamais. Cette équipe est résistante. Nous étions au tapis, mais nous n’étions pas mort. Comme en saison régulière, nous sommes restés dans le combat et nous avons gagné. Nous avons toujours cru en nous », a souligné Dave Martinez.

Hier soir, les Nationals s’étaient creusé un trou face à un Zack Greinke en pleine possession de ses moyens. Limités à deux coups sûrs en six manches et ayant laissé un seul coureur sur les sentiers, le vent a tourné en septième. Ils ont inscrit trois points au tableau.

Une fois de plus, Anthony Rendon a servi de bougie d’allumage. Grand artisan de la troisième victoire des siens mardi, il a réanimé un abri branché sur le respirateu­r artificiel.

GREINKE QUASI PARFAIT

Alors que Greinke avait réussi à museler l’attaque des Nationals pendant six manches en accordant deux petits coups sûrs tout en limitant ses tirs et en excellant avec de petits jeux défensifs, la claque en solo dans la gauche de Rendon a fait ombrage à sa sortie.

Le récipienda­ire du Cy-Young dans la Ligue nationale en 2009 a terminé sa soirée de travail en accordant un but sur balles à Juan Soto.

Venu en relève un deuxième match de suite, Will Harris a encore tout bousillé en accordant un circuit de deux points au premier frappeur à lui faire face, Howie Kendrick. Une claque qui a refroidi les ardeurs des quelque 43 000 spectateur­s qui faisaient la fête dans les gradins jusqu’à cette manche fatidique.

À leur tour au bâton suivant, les Nationals sont revenus à la charge en produisant un point, Adam Eaton a croisé le marbre sur un simple de Soto après avoir hérité d’un but sur balles et volé le second coussin.

Les visiteurs ont marqué deux autres points en neuvième manche.

SCHERZER SAUTE DE JOIE

Il n’en fallait pas plus pour que Scherzer puisse souffler un peu mieux. Le grand droitier, qui avait dû déclarer forfait lors du cinquième duel, n’a pas brillé de tous ses feux.

Souvent poussé dans les câbles par les frappeurs des Astros dans les comptes, « Mad Max » a accordé sept coups surs, un circuit, quatre buts sur balles et deux points à ses adversaire­s. Cherchant la zone des prises durant ses cinq manches au monticule, il a concédé la longue balle à Yuli Gurriel en deuxième. En 103 tirs, il a trouvé la zone des prises 58 fois. Une maigre moyenne de 56,31 %.

Mais même s’il en a bavé en se plaçant dans des positions précaires, le gagnant de trois Cy-Young s’est tiré d’impasse avec brio grâce à sa combativit­é. Les Astros n’ont jamais pu profiter de leurs occasions. En cinq manches, ils ont laissé neuf coureurs sur les sentiers, dont deux au troisième coussin.

La relève a terminé le travail puisque Patrick Corbin, parfait à ses trois manches en retirant d’ailleurs trois frappeurs sur des prises, et Daniel Hudson n’ont rien laissé aux pauvres Astros, qui se sont écrasés.

Ryan Zimmerman, l’un des meubles dans le vestiaire des Nationals depuis 15 ans, a savouré le moment, lui qui a traversé marées et tempêtes à Washington. « Quelle histoire ! s’estil exclamé. Nous formons un grand groupe. C’était un match à l’image de notre saison. »

Le lanceur des Nationals Stephen Strasburg a été nommé joueur par excellence de la Série mondiale.

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PHOTO AFP Les joueurs des Nationals ont crié haut et fort leur joie après avoir enlevé les grands honneurs de la Série mondiale face aux Astros.

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