Un pot-de-vin de 50 000 $ à l’ex-DG de la Ville de Terrebonne
Un ancien promoteur immobilier a affirmé avoir versé un pot-de-vin de plusieurs milliers de dollars à l’ex-directeur général de la Ville de Terrebonne, Luc Papillon, pour l’aval d’un projet.
« C’était quand même une demande spéciale, c’était la première fois qu’on me demandait de l’argent en 23 ans, c’était même enrageant, a soutenu Réal Dubord au procès pour corruption et abus de confiance de l’ancien maire de Terrebonne, Jean-Marc Robitaille. Si t’as pas de certificat, t’as pas de développement. [...] On a décidé de payer, on voulait aller de l’avant. »
L’entrepreneur Normand Trudel, l’ancien chef de cabinet Daniel Bélec et M. Papillon sont aussi accusés.
L’homme, aujourd’hui retraité, a affirmé que l’ancien DG lui a exigé 60 000 $ en argent comptant pour que la Ville fasse des représentations auprès du ministère de l’Environnement afin d’obtenir des autorisations spéciales pour développer sur des terrains considérés en « zone humide ».
M. Dubord a toutefois indiqué avoir fait trois versements en billets de « 20, 50 et 100 $ » à M. Papillon, deux de 10 000 $ et un dernier de 30 000 $. La dernière somme provenait d’un de ses associés dans le projet immobilier, Jean-Guy Ouellet.
MENSONGE
Talonné par les questions de l’avocate de M. Papillon, Roxane Hamelin, M. Dubord avait peu de souvenirs et de détails à fournir sur les pots-de-vin. Il était notamment incapable de donner des dates précises des présumés versements.
M. Dubord a aussi été longuement confronté sur le fait qu’il avait menti aux policiers dans sa première déclaration assermentée, en 2016. Il avait dit que le pot-de-vin était de 25 000 $. C’est seulement au moment du procès, cette année, qu’il a modifié sa version pour 60 000 $.
En contre-interrogatoire hier, l’ancien promoteur a commencé par dire qu’il « était tout mélangé » à cause du stress lorsqu’il a parlé aux policiers, pour finalement avouer qu’il avait « conté une histoire » pour minimiser les montants.