Les Québécois peu friands des assistants personnels
Des craintes au sujet de la vie privée expliqueraient l’attitude des consommateurs
Les Québécois sont peu nombreux à équiper leur maison d’enceintes connectées de style Google Home ou Amazon Echo, probablement par souci de protéger leur vie privée.
S’il y a un assistant personnel de type Google ou Alexa dans à peu près tous les téléphones intelligents, seulement 7 % de la population québécoise en utilise aussi un sous forme de borne, souligne Bruno Guglielminetti, consultant en communication numérique. L’intention d’achat a également diminué par rapport à l’an dernier. Selon ce dernier, ces données sont surprenantes.
« Ce n’est probablement pas étranger aux histoires que Google, Apple ou Amazon écoutaient les conversations. Ça a fait peur aux gens, ça les a refroidis un peu », avance celui qui est aussi porte-parole du Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO).
L’objectif fondamental d’une « maison intelligente » est de faciliter le quotidien avec différents appareils technologiques, pas seulement les assistants. « Quand on regarde à l’heure actuelle l’utilisation des Québécois, ils sont beaucoup plus dans ce que j’appelle le numérique traditionnel, donc tablettes, téléphones intelligents, ordinateurs », a expliqué M. Guglielminetti.
Les changements pourraient toutefois venir : certains se tournent vers d’autres technologies une fois les éléments traditionnels en place. « Le meilleur exemple pour montrer que ça se démocratise, c’est IKEA. Ils ont une section de domotique [où l’on retrouve des appareils électroniques pour maison intelligente]. »
UTILISATION SAINE
Afin de protéger ses informations personnelles et la confidentialité de ses discussions à la maison, M. Guglielminetti considère qu’il n’est pas nécessaire de complètement restreindre l’achat de certains appareils, mais plutôt de bien les utiliser.
« Tu fermes les micros quand tu ne les utilises pas. Tous les appareils ont un moyen de le fermer. Les appareils avec des caméras, tu caches la caméra aussi », illustre-t-il.
Il demeure toutefois possible d’être enregistré lorsqu’un appareil avec un micro est présent. « Si tu veux être à 100 % certain que ta vie intime va être gardée, c’est sûr que tu ne feras pas rentrer un assistant personnel, même sur ton téléphone. Si tu veux ça, ton téléphone, tu le mets dans le micro-ondes chez toi », dit-il en souriant.
Selon l’expert, malgré les craintes des gens, les avantages procurés au quotidien par ces appareils peuvent en valoir la peine.
M. Guglielminetti donnera une conférence sur les maisons connectées le 8 novembre à 19 h à la Grande Bibliothèque, dans le cadre du rendez-vous numérique Mêlez-vous de vos données !