Trump critique l’accord de Brexit de Johnson et s’invite dans la campagne
Le premier ministre britannique s’en prend quant à lui au chef du Parti travailliste
LONDRES | (AFP) Le président américain Donald Trump s’est invité dans la campagne électorale qui démarre tout juste au RoyaumeUni en critiquant l’accord de sortie de l’UE négocié par Boris Johnson, qu’il souhaiterait voir s’allier avec les partisans d’un Brexit dur.
Sur les ondes de la radio britannique LBC, Donald Trump a jugé que l’accord négocié par le premier ministre britannique ne permettait pas de conclure « d’accord commercial avec le Royaume-Uni ».
Le président américain, qui a à plusieurs reprises promis un « accord magnifique » à Londres, après le Brexit, sait que « Boris veut être très attentif à cela » (la perspective d’un accord commercial), jugeant qu’il serait « ridicule » que les États-Unis se retrouvent d’une certaine manière écartés.
Interviewé au téléphone par l’europhobe Nigel Farage, Donald Trump a plaidé pour une alliance entre le premier ministre britannique et le chef du parti du Brexit. « J’aimerais vous voir vous mettre ensemble, a insisté M. Trump. Je pense que ce serait formidable. »
Le chef du Parti travailliste, principal parti d’opposition britannique, Jeremy Corbyn, a accusé Donald Trump « d’essayer d’interférer dans les élections britanniques en faisant élire son ami Boris Johnson », dans un message sur Twitter.
Le président américain a assuré ne pas connaître le leader travailliste, sûrement « un homme charmant », mais qui serait « tellement mauvais pour le pays ».
JANVIER « AU PLUS TARD »
En lançant sa campagne hier pour les législatives anticipées du 12 décembre, Boris Johnson a rendu responsable Jeremy Corbyn de son échec à réaliser le Brexit, le jour même où le Royaume-Uni aurait dû quitter l’Union européenne.
Lors d’une visite dans un hôpital, blouse blanche sur les épaules, Boris Johnson a promis une sortie de l’UE « vraiment au plus tard d’ici janvier ».
Crédité d’une large avance dans les sondages dans un contexte toutefois volatil, le dirigeant conservateur fait de la santé un des thèmes principaux de sa campagne pour ces législatives, les troisièmes en quatre ans.
Arrivé au pouvoir en juillet en promettant le Brexit « coûte que coûte » au 31 octobre, Boris Johnson avait juré qu’il préférerait être « mort au fond d’un fossé » plutôt que demander un nouveau report.
Mais il a dû entre temps manger son chapeau et demander un délai jusqu’au 31 janvier, son accord de divorce négocié avec Bruxelles n’ayant pas passé l’épreuve du Parlement.
« Malgré l’excellent nouvel accord que j’ai conclu avec l’UE, Jeremy Corbyn s’est opposé à ce que cela puisse arriver, préférant plus d’indécision, plus de report et plus d’incertitude pour les familles et les entreprises », a dénoncé le chef de gouvernement conservateur.
Lançant sa campagne à Londres, Jeremy Corbyn a balayé les accusations d’entraves lancées par le dirigeant conservateur : « Il a dit qu’il préférait être mort dans un fossé que de reporter [...], mais il a échoué et son échec relève de sa seule responsabilité. »