Nouveau test de missiles réussi en Corée du Nord
Ce sont les premiers lancements depuis le 2 octobre
SÉOUL | (AFP) La Corée du Nord a procédé hier à un nouveau test réussi d’un important système de lancement de « missiles multiples », a annoncé l’agence officielle nord-coréenne KCNA, dernier geste en date de Pyongyang dans le bras de fer sur le nucléaire qui l’oppose aux États-Unis et à Séoul, notamment.
Les militaires sud-coréens avaient annoncé hier que la Corée du Nord avait lancé deux missiles à courte portée de la province de Pyongyan Sud. Leur trajectoire a été approximativement de 370 kilomètres.
Il s’agissait du premier tir depuis le 2 octobre, date à laquelle la Corée du Nord avait annoncé avoir procédé au tir d’un missile depuis la mer.
Si confirmé, des capacités de la part de la Corée du Nord de pouvoir tirer des missiles depuis des sous-marins pourraient remettre en cause l’équilibre militaire sur la péninsule coréenne.
Le test d’hier avait pour objectif de « vérifier la sécurité des mises à feu des lanceurs », selon KCNA.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a exprimé sa « satisfaction [...] et adressé ses félicitations » à l’équipe concernée, a poursuivi KCNA.
FRUSTRATION GRANDISSANTE
Les discussions sur la question nucléaire entre Washington et Pyongyang sont actuellement dans l’impasse.
Pyongyang est sous l’effet de nombreuses sanctions internationales sur le nucléaire et son programme de missiles balistiques, nécessaires, selon la Corée du Nord, pour se protéger d’une éventuelle attaque américaine.
Les Nord-Coréens ont réclamé l’assouplissement de ces sanctions, pressant à plusieurs reprises Washington de soumettre une nouvelle proposition d’ici la fin de l’année.
Américains et Nord-Coréens se sont rencontrés début octobre en Suède. Pyongyang a accusé Washington d’avoir fait échouer les consultations, tandis que les États-Unis affirmaient au contraire qu’elles avaient été « bonnes ».
Les tirs de missiles illustrent la frustration grandissante de Pyongyang quant à l’absence de progrès sur le dossier des sanctions, selon les experts.
« Le lancement est un avertissement à Séoul et Washington de la Corée du Nord qui montre qu’elle poursuivra ses activités militaires à moins que les États-Unis n’adoptent “une nouvelle méthode” » dans les négociations, a déclaré Lim Eul-chul, professeur d’études nord-coréennes à l’Université Kyungnam.