Le Journal de Montreal

Airbus débourse ses premiers millions de dollars pour la C Series

Bombardier a injecté plus de 350 millions $ US dans le programme cette année

- SYLVAIN LAROCQUE

Plus d’un an après avoir pris le contrôle du programme d’avions C Series de Bombardier, rebaptisé A220, Airbus a mis la main à la poche pour la première fois.

Le géant européen a investi de 15 M$ US à 20 M$ US dans l’A220, en septembre, a confié hier au Journal une source bien informée.

Bombardier a également apporté sa contributi­on, versant 12 M$ US dans son ancienne C Series.

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« On bâtit [une nouvelle usine] en Alabama, on a accru les stocks avec la montée en cadence de la production, alors ça consomme un peu plus [de liquidités] », a expliqué notre source, qui a requis l’anonymat.

Ces investisse­ments ont fait augmenter légèrement la participat­ion des deux entreprise­s dans le programme. Celle d’Airbus est passée de 50,01 % à 50,06 %, tandis que celle de Bombardier atteint désormais 33,58 %, contre 33,55 % jusqu’ici.

Le gouverneme­nt du Québec, qui avait investi 1 milliard $ US dans la C Series en 2016, n’a pas remis d’argent. Sa participat­ion a donc reculé, passant de 16,44 % à 16,36 %.

Rappelons qu’en juillet 2018, Airbus n’a rien eu à débourser pour prendre les commandes de la C Series, un programme déficitair­e que Bombardier n’arrivait plus à soutenir financière­ment.

Depuis le début de l’année, Bombardier a tout de même injecté 350 M$ US dans l’A220, une somme qui s’est ajoutée aux 225 M$ US versés au deuxième semestre de 2018. L’entreprise québécoise s’est engagée à débourser 350 M$ US de plus d’ici la fin de 2021.

PERTE DE 91 M$ US

Contrairem­ent à la contributi­on de 12 M$ US, ces investisse­ments n’augmentent pas le nombre d’actions avec droits de vote détenues par Bombardier dans l’A220.

Bombardier a par ailleurs publié, hier, des résultats inférieurs aux attentes. Au troisième trimestre, l’entreprise a sombré dans le rouge, avec une perte nette de 91 M$ US. Elle a consommé 682 M$ US de liquidités, soit 73 % de plus que ce que les analystes anticipaie­nt.

La direction a attribué la situation à l’accélérati­on de la cadence de production du jet de luxe Global 7500, qui engendre d’importante­s dépenses, et des retards dans la livraison de trains en Europe et en Amérique du Nord.

Malgré tout, les investisse­urs gardent espoir que Bombardier réussira à atteindre ses objectifs financiers révisés pour l’année. L’action de l’entreprise a grimpé de 4,4 % hier, pour clôturer à 1,66 $ à la Bourse de Toronto.

Comme prévu, Bombardier a annoncé la vente de ses usines de Belfast, en Irlande du Nord, et de Casablanca, au Maroc, qui génèrent des ventes annuelles de 1 G$ US, à Spirit AeroSystem­s, une ancienne filiale de Boeing. C’est à Belfast que sont fabriquées les ailes de l’A220.

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