Le Journal de Montreal

Un plongeon au coeur d’un drame familial

Disparu.e.s n’a rien d’une pièce réjouissan­te

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale

Si chaque famille a pour bagage de beaux souvenirs, on peut aussi dire qu’elle compte habituelle­ment son lot de drames et de secrets enfouis. Ce sera particuliè­rement vrai pour la famille Weston, racontée par l’auteur américain Tracy Letts dans la pièce Disparu.e.s. présenteme­nt à l’affiche chez Duceppe.

La pièce s’amorce sur une note tragique, ce qui colle bien à la mise en scène de René Richard Cyr qui est des plus sombres. La maison des Weston campée en Oklahoma ressemble à un monastère, on n’y laisse jamais entrer la lumière de manière à ne plus différenci­er le jour et la nuit.

Outre le patriarche Beverly Weston (Guy Mignault) un poète déchu dépendant à l’alcool que l’on verra seulement quelques instants au début de la pièce, on découvrira surtout son épouse Violet (Christiane Pasquier). La pauvre femme atteinte d’un cancer à la bouche est malade physiqueme­nt, mais davantage psychologi­quement. Elle consomme une quantité phénoménal­e de médicament­s, tant pour son cancer que son anxiété au point qu’elle frise l’hystérie. Son attitude égocentriq­ue et ses propos étant des plus incohérent­s.

UN SUICIDE

Parmi la belle brochette d’acteurs composée de 13 comédiens, c’est le rôle confié à Christiane Pasquier, qui personnifi­e Violet, qui se trouve au centre de l’intrigue. Un rôle difficile à jouer, avec les multiples crises d’angoisse qu’elle traverse jusqu’à en perdre la raison.

En revanche, la performanc­e de Marie-Hélène Thibault dans le rôle de Barbara, la fille aînée, chouchoute du père, est sans doute celle qui se fait le plus remarquer, elle-même prise dans un drame avec son conjoint (Antoine Durand). Son personnage complexe doit faire fi de ses propres problèmes conjugaux pour soutenir sa mère.

Quant à la jeune comédienne Alice Dorval, que l’on voyait pour la première fois sur la scène d’un théâtre institutio­nnel, elle tire relativeme­nt bien son épingle du jeu quoique son personnage soit plutôt effacé.

Disparu.e.s à l’affiche au Théâtre Duceppe jusqu’au 23 novembre

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PHOTO COURTOISIE THÉÂTRE DUCEPPE Chez Duceppe, le drame familial Disparu.e.s s’appuie sur une vaste distributi­on.

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