Le Journal de Montreal

Tous unis derrière Alex Caron-Roy

Atteint d’un cancer au cerveau, l’ex-joueur des Foreurs doit se rendre en Pennsylvan­ie pour s’y faire opérer grâce à une campagne de sociofinan­cement

- KEVIN DUBÉ

L’ancien joueur des Foreurs de Val-d’Or et des Remparts de Québec Alexandre Caron-Roy livre actuelleme­nt le combat de sa vie.

Aux prises avec une tumeur au cerveau qui le forcera à s’exiler aux États-Unis pendant plusieurs semaines, l’ancien hockeyeur a réalisé à quel point le monde du hockey est tissé serré puisque la campagne de sociofinan­cement visant à l’aider à payer les frais reliés aux traitement­s s’est répandue comme une traînée de poudre dans les derniers jours.

La campagne, initiée par sa mère Pascale Caron, a grandement fait réagir et a été partagée par plusieurs joueurs et organisati­ons de hockey. En quatre jours, ils ont atteint l’objectif de 35 000 $ qu’ils s’étaient fixé et le montant continuait d’augmenter, hier soir.

Cet argent servira à aider Caron-Roy, sa conjointe Cindy et leur petite Éva, vieille d’à peine deux mois, à couvrir les dépenses de déplacemen­t, d’avion, de logement ou d’épicerie puisque, même si la RAMQ paiera en totalité les coûts reliés aux traitement­s, le reste sera aux frais de Caron-Roy et sa famille qui devront séjourner dans la région de Philadelph­ie, près de l’hôpital.

DOSE D’ÉNERGIE

Cette vague de soutien, à laquelle plusieurs anciens coéquipier­s ont participé, dont les anciens Remparts Callum Booth et Yanick Turcotte, ainsi que le centre des Maple Leafs de Toronto Frédérik Gauthier, a offert à Caron-Roy une dose d’énergie supplément­aire afin de continuer son combat.

« Il ne voulait pas au début qu’on fasse une campagne, a raconté sa mère au bout du fil hier. Il n’était pas à l’aise de demander l’aide des gens. Il ne cherche pas l’attention et ne veut pas faire pitié. En même temps, il comprend que les traitement­s engendrero­nt plusieurs frais. Il a été très content de voir le soutien des gens, dont plusieurs provenant du monde du hockey. »

COMMOTIONS ET TUMEUR

Ironiqueme­nt, c’est une blessure au cerveau qui aura permis aux médecins de diagnostiq­uer la tumeur à Caron-Roy, en 2015.

Ce dernier n’a pas été épargné par les commotions cérébrales et celle qu’il a subie en janvier 2015, alors qu’il portait les couleurs des Cobras de Terrebonne, au niveau junior AAA, a sonné le glas de sa carrière de joueur.

À la suite de ses commotions et des maux de tête qu’elles engendraie­nt, il a passé des tests en neurologie au Centre hospitalie­r de l’Université de Montréal (CHUM) où a été découverte une masse au cerveau bénigne et possibleme­nt présente depuis la naissance, lui a-t-on assuré à ce moment, en plus de confirmer qu’elle n’a aucun lien avec les commotions cérébrales qu’il a subies.

En 2018, même si la tumeur a un peu grossi, on décide de ne pas prendre le risque d’opérer puisqu’on la juge toujours bénigne. Sauf qu’en juin 2019, Caron-Roy est aux prises avec d’importants maux de tête, des nausées et des problèmes de vision du côté gauche. À ce moment, on constate que la tumeur a doublé pour atteindre 32,7 mm et on l’opère un mois plus tard, réussissan­t à réduire la taille de la tumeur à 8,6 mm.

MAUVAISE NOUVELLE

L’homme de 24 ans est par la suite retourné voir, le 15 octobre, le Dr Roberge, chef du départemen­t de radio-oncologie du CHUM, en s’attendant à recevoir la bonne nouvelle tant attendue. Mais ce ne fut pas le cas. La tumeur s’est imprégnée dans les tissus et est passée au grade 2 sur 3.

C’est là qu’on l’a référé au Penn Medicine de Philadelph­ie, l’un des meilleurs endroits au monde pour traiter des cas comme celui de Caron-Roy.

En ce moment, il est en attente de l’appel de l’hôpital qui peut survenir d’un jour à l’autre. Les traitement­s devraient durer de huit à dix semaines, à raison de cinq jours par semaine.

« Ce n’était pas la nouvelle à laquelle s’attendait Alexandre. Comme je dis souvent, on ne peut pas contrôler l’incontrôla­ble. C’est une épreuve de plus dans notre vie et on va passer au travers. On est du bon monde et je pense que la vie va être bonne pour nous », a ajouté sa mère, qui a tenu à ce qu’on précise que la famille n’accorderai­t plus d’entrevue à ce sujet, préférant se concentrer sur le combat à venir.

Pour faire un don, vous pouvez vous rendre sur le site GoFundMe.com. La campagne se nomme « Aidez Alexandre à gagner son combat ».

 ?? COURTOISIE PHOTO ?? La conjointe d’Alexandre Caron-Roy, Cindy, a donné naissance à la petite Eva le 5 septembre dernier. Le nouveau papa porte ici fièrement sa fillette, assis sur son lit d’hôpital.
COURTOISIE PHOTO La conjointe d’Alexandre Caron-Roy, Cindy, a donné naissance à la petite Eva le 5 septembre dernier. Le nouveau papa porte ici fièrement sa fillette, assis sur son lit d’hôpital.

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