LE CORONAVIRUS ARRIVE AU QUEBEC
Il y a une panoplie de précautions que les gens peuvent prendre pour éviter d’attraper ou de propager les virus de la grippe ou du coronavirus. Le Journal a demandé conseil à plusieurs experts, qui lancent un appel à la prévoyance et au « gros bon sens ».
Rester à la maison
À moins de devoir se rendre à l’hôpital, il est préférable de rester à la maison si on présente des symptômes de toux ou de fièvre.
«Ilyenaqui pensent que c’est une sorte d’acte héroïque que d’aller travailler quand on est malade », mais c’est faux, insiste Tatiana Scorza, professeure au département des sciences biologiques à l’UQAM.
Et si l’on doit quand même sortir, il faut alors respecter l’étiquette respiratoire : tousser dans le pli de son coude, jeter rapidement les vieux mouchoirs et porter un masque chirurgical en public.
Garder ses distances
Une autre façon de se protéger des gouttelettes contaminées est de s’éloigner des personnes qui toussent dans les espaces publics.
Caroline Quach, professeure de microbiologie à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, recommande une distance de 1 à
2 mètres.
« Dès que quelqu’un tousse près de moi, je change de place », abonde Mme Scorza. Il est aussi préférable d’éviter de toucher les rampes et poteaux dans les transports en commun.
« Jamais je ne mets ma main là-dessus », assure Mme Scorza.
Se laver les mains
C’est la consigne que les experts mentionnent systématiquement en premier. Il faut régulièrement se laver les mains avec du savon, pendant 20 secondes. Et c’est particulièrement vrai avant de toucher à son visage, explique Mme Quach.
Si on n’a pas accès à de l’eau courante, on peut utiliser une solution hydroalcoolique comme le Purell.
Acheter québécois
Si on a le choix entre de la nourriture produite ou transformée au Québec ou celle qui vient d’ailleurs, il est préférable d’acheter le produit québécois, indique Stéphane
Lacasse, de l’Association des détaillants en alimentation
(ADAQ).
Par exemple, une tomate de serre qui a poussé ici aura moins voyagé qu’une tomate importée de l’étranger. Il y a ainsi moins de risques que le produit ait circulé dans un endroit contaminé, explique-t-il.
Par ailleurs, il est recommandé de laver les fruits et légumes avant de les consommer, indiquait le microbiologiste Marc Hamilton sur les ondes de QUB radio mercredi.
Faire des réserves
La ministre fédérale de la Santé,
Patty Hajdu, recommande de s’assurer d’avoir « assez de provisions […] pour survivre pendant environ une semaine sans avoir à sortir ».
Une personne qui se sent fiévreuse ou congestionnée n’aura pas à se rendre à l’épicerie ou à la pharmacie si elle est déjà équipée à la maison. Il est donc judicieux d’avoir une réserve d’analgésiques et de médicaments de prescription pour les deux ou trois prochains mois, abonde Mme Quach. Pour ce qui est de la nourriture, Stéphane Lacasse, de l’ADAQ, rappelle qu’il n’y a actuellement aucun problème d’approvisionnement au Québec, malgré le contexte de blocus ferroviaires.
PAS DE PANIQUE !
Avec une vingtaine de cas déclarés, le risque associé à la
COVID-19 est encore considéré comme « faible » par l’Agence de la santé publique du Canada. En guise de comparaison, le virus influenza, principale cause de la grippe saisonnière, entraîne quelque
12 200 hospitalisations et 3500 décès chaque année au pays.
« Tout ce qui tousse actuellement au Québec n’est pas coronavirus » et est probablement dû à la grippe, résume Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut national de santé publique.