Conservateurs, rien de plus à offrir ? Conservateurs, c’est tout ce que vous avez dans le ventre ?
DU PAREIL AU MÊME MACKAY EN TÊTE
La palpitante course à la succession d’Andrew Scheer tant espérée n’aura pas lieu. C’est officiel. Les candidats avaient jusqu’à hier pour se lancer.
Le portrait n’a pas changé depuis le désistement en série de grosses pointures plus tôt cette année.
Ainsi se disputeront le titre de chef de l’opposition officielle, les ex-ministres Peter MacKay, Erin O’Toole, et la députée ontarienne Marilyn Gladu. En plus d’une poignée d’autres candidats moins connus encore.
Pris individuellement, MacKay, O’Toole et Gladu forment une brochette de candidats respectables.
Leur homogénéité déçoit plus que leur manque de reconnaissance publique.
Particulièrement les deux meneurs, MM. MacKay et O’Toole, deux avocats qui ont fréquenté la même école.
C’est malheureux, car les conservateurs auraient bien besoin d’une injection d’idées neuves. À moins que le parti souhaite continuer de miser avant tout sur la faiblesse de ses adversaires…
Sur l’environnement, par exemple, les trois candidats de tête s’opposent farouchement à la taxe sur le carbone.
Quoique Mme Gladu semble plus ambitieuse, elle qui promet de respecter les cibles de l’Accord de Paris. Un protocole qui n’est pour M. MacKay qu’une vague aspiration.
Grand favori, M. MacKay aurait bénéficié d’un entraînement rigoureux avant les prochaines élections.
Il s’est démarqué pour les mauvaises raisons depuis le début de la course. Il n’y a pas que son français qui est rouillé, son jugement aussi.
M. MacKay a récemment applaudi des gens qui se sont fait justice euxmêmes au lieu d’attendre l’intervention des policiers pour dégager les rails dans la présente crise autochtone. Des propos difficiles à expliquer venant d’un ancien ministre de la Justice.
Il faut dire que l’héritage de Peter MacKay au sein du gouvernement Harper est plutôt mitigé. Le fiasco des chasseurs F-35, c’est lui, en partie. Les peines minimales trouvées inconstitutionnelles par la Cour suprême aussi.
AVORTEMENT
Il est ironique qu’une députée conservatrice ait déposé hier aux Communes un projet de loi antiavortement.
Les principaux candidats dans la course promettent de ne pas rouvrir ce débat, soucieux d’éviter de se faire mettre en boîte comme Andrew Scheer en campagne électorale.
Or, sur le fond, leur position est la même que celle de M. Scheer. C’està-dire qu’ils laisseraient des députés pro-vie déposer des projets de loi en ce sens, quitte à voter contre par la suite.
Le débat, chez les conservateurs, reste donc entier.
QUI VEUT DE CE JOB ?
Le gouvernement Trudeau vacille. Le prochain chef du Parti conservateur a de réelles chances de devenir premier ministre.
Comment se fait-il que ce job n’attire pas plus de candidats d’exception ? La politique est un sport brutal et ingrat. Votre passé est scruté à la loupe. On l’a vu lors de la dernière campagne électorale.
(Quoique l’histoire du blackface n’a pas disqualifié l’actuel premier ministre.)
Le passé de Jean Charest, par exemple, l’a vite rattrapé. Dès qu’il a été question qu’il se présente, on a vite relevé que l’UPAC n’a toujours pas conclu son enquête sur les allégations de financement illégal au Parti libéral du Québec (PLQ) sous sa direction.
Après mûre réflexion, M. Charest a conclu qu’il en avait assez de passer aux rayons X des médias. Son compte en banque, lui, s’en réjouit. Mais à voir l’allure de la course jusqu’à présent, je me demande s’il ne regrette pas secrètement son désistement, comme d'autres d'ailleurs.
Le gouvernement Trudeau vacille. Le prochain chef du Parti conservateur a de réelles chances de devenir premier ministre.