Le Journal de Montreal

Olymel veut une usine en Chine

Il souhaite transforme­r ses produits en Asie pour les marchés chinois et japonais

- FRANCIS HALIN

Le géant québécois Olymel, qui vient de voir ses profits saigner de 60 %, l’an dernier, en raison de l’embargo chinois, veut ouvrir une usine là-bas pour contourner le problème.

« On pourrait avoir un partenaria­t avec une entreprise chinoise pour envoyer notre viande réputée là-bas pour faire des produits destinés au marché chinois et asiatique », a partagé son PDG, Réjean Nadeau, après l’assemblée annuelle de Sollio Groupe Coopératif (auparavant La Coop fédérée), dont fait partie Olymel.

Hier, le transforma­teur québécois a annoncé des résultats marqués par une chute de son excédent (profits) de 100,8 millions $, ou 60 %, de 167,9 M$, en 2018, à 67,1 M$, l’an dernier, en raison de l’embargo chinois sur les importatio­ns de viande.

MANQUE DE MAIN-D’OEUVRE

Au cours de la dernière année, l’embargo de cinq mois et la suspension, toujours en vigueur, du permis de l’usine de Red Deer par la Chine lui ont fait mal.

Au Québec, le démarrage de son usine de Yamachiche a été plus difficile que prévu, faute de main-d’oeuvre, une situation qui a également saigné son chiffre d’affaires.

« On est loin d’être en situation de pertes d’emplois. Au moment où on se parle, il nous manque à peu près 800 personnes », a répondu du tac au tac le PDG d’Olymel, quand on lui a demandé si ces résultats pouvaient rimer avec d’éventuelle­s pertes d’emplois.

L’IDÉE FAIT SON CHEMIN

En entrevue au Journal, le PDG, Réjean Nadeau, a dit que la fermeture du marché chinois et la propagatio­n du coronaviru­s commençaie­nt à peser lourd dans la balance et qu’il envisageai­t d’ouvrir une usine dans l’Empire du Milieu pour faciliter les choses.

« C’est sûr que la disponibil­ité de maind’oeuvre est là, donc ce pourrait être un avantage pour le marché chinois et même le marché japonais », a-t-il ajouté.

Olymel a déjà un bureau de quelques employés là-bas, mais l’idée d’y ouvrir une usine avec des intérêts chinois à 51 % et québécois à 49 % fait son chemin, même s’il préfère attendre que les effets du coronaviru­s et de la peste porcine africaine s’estompent.

Pour l’instant, Olymel doit vivre avec les conséquenc­es de la paralysie de l’économie chinoise, sous le choc après l’éclosion de l’épidémie du coronaviru­s.

« Les ports chinois sont congestion­nés. Il manque de conteneurs », a détaillé le PDG d’Olymel à propos des répercussi­ons sur ses activités, qui sont chamboulée­s dans la région.

Pour ne rien arranger, Olymel a aussi dû être créatif, ces dernières semaines, pour réussir à acheminer son porc frais au Japon en contournan­t, tant bien que mal, le blocus de Belleville par camion.

« Ç’a augmenté les coûts de façon importante. On n’a pas encore les chiffres exacts. On est en train d’évaluer ça, mais ç’a un impact majeur sur les coûts pour transporte­r la marchandis­e d’un bout à l’autre du pays », a-t-il conclu.

En 2019, Olymel a vu ses ventes augmenter de 298 millions $, ou 9 %, passant de 3,4 milliards $ à 3,7 milliards $. L’an dernier, Olymel a acheté l’entreprise familiale porcine F. Ménard, de L’Ange-Gardien, comptant 1200 employés.

 ?? PHOTOS FRANCIS HALIN ET AFP ?? Hier, le PDG d’Olymel, Réjean Nadeau (mortaise), s’est dit fier de l’intégratio­n des activités de l’ontarienne Pinty’s et de la québécoise Aliments Triomphe ces derniers mois. Ci-haut, une usine de transforma­tion de viande, à Pékin.
PHOTOS FRANCIS HALIN ET AFP Hier, le PDG d’Olymel, Réjean Nadeau (mortaise), s’est dit fier de l’intégratio­n des activités de l’ontarienne Pinty’s et de la québécoise Aliments Triomphe ces derniers mois. Ci-haut, une usine de transforma­tion de viande, à Pékin.

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