Une mine d’or de 340 M$ pour les hôtes québécois
Plus de 2,5 millions de voyageurs en visite ici ont utilisé la plateforme Airbnb
La plateforme d’hébergement Airbnb s’est avérée une mine d’or pour les hôtes en 2019 qui se sont partagé un butin de 340 millions $, a appris Le Journal. Depuis janvier, après un an dans le clan des récalcitrants, la société américaine s’est aussi soumise à la Loi sur la taxe de vente du Québec (TVQ).
Selon des données transmises par la direction d’Airbnb, 2,5 millions de voyageurs ont utilisé cet outil l’an dernier pour se dénicher un logement pour quelques jours à travers la province.
En 2018, le nombre d’utilisateurs n’avait pas franchi la barre des deux millions et les revenus des locataires avaient été de 260 millions $.
Airbnb mentionne avoir versé depuis octobre 2017 environ 20,2 millions $ en taxe d’hébergement (3,5 %) par nuitée au Québec. Il s’agit d’argent qui a abouti dans les coffres des associations touristiques régionales servant à faire de la promotion.
Rappelons que lors de la signature de ce contrat qui visait à ce que la plateforme américaine débourse les mêmes frais que l’industrie hôtelière, le gouvernement prévoyait récupérer annuellement environ 3,7 millions $.
TVQ DEPUIS LE 1er JANVIER
Par ailleurs, censée exiger la TVQ (9, 975 %) auprès de ses clients depuis janvier 2019, la direction d’Airbnb accepte maintenant de le faire depuis le 1er janvier. Cette taxe (voir autre texte) s’applique sur les achats effectués sur le web pour des biens incorporels ou des services.
« Nous avons collaboré avec le gouvernement à chaque étape de ce processus », assure le directeur adjoint de la politique publique d’Airbnb Canada, Nathan Rotman. « Nous sommes heureux de percevoir maintenant la taxe de vente, en plus de percevoir et de remettre la taxe sur l’hébergement », poursuit-il.
Hier, Revenu Québec et Airbnb n’ont pas voulu fournir plus d’explications sur les motifs entourant ce délai de plusieurs mois.
PAS UNE MENACE
Du côté de l’Association Hôtellerie Québec (AHQ) et de l’Association hôtelière de la région de Québec, on ne voit pas d’un mauvais oeil le gain de la popularité envers Airbnb. On déplore toutefois le fait qu’il s’agit de revenus qui aboutissent principalement dans d’autres pays.
« En termes d’occupation, la courbe d’Airbnb suit celle de l’industrie hôtelière. On connaît aussi de bonnes années. Cela ne nous enlève pas vraiment de travail », indique le président-directeur général de l’AHQ, Xavier Gret.
Récemment, la Ville de Québec a revu ses règles pour mieux encadrer l’industrie de l’hébergement collaboratif, notamment le fait que les citoyens peuvent louer par année jusqu’à 90 jours leur résidence principale.
Le gouvernement prévoit aussi changer son Règlement sur les établissements d’hébergement touristique à compter du 1er mai prochain.