Panique boursière mondiale
Les principaux indices se dirigent vers leur pire semaine depuis la crise de 2008
PARIS | (AFP) Wall Street a terminé dans la tourmente, hier, une rude journée pour les indices boursiers mondiaux, qui se dirigent vers leur pire semaine depuis la crise de 2008 face à la propagation de l’épidémie du coronavirus à travers la planète.
L’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, a accéléré ses pertes en toute fin de séance pour s’effondrer de plus de 1000 points, ou 4,4 %. Il a plongé de plus de 11 % depuis le début de la semaine.
Si cette dégringolade se poursuit aujourd’hui, il s’agirait de sa plus forte perte hebdomadaire depuis le pic de la crise financière mondiale à l’automne 2008.
Mis à rude épreuve depuis lundi, les marchés européens ont aussi tous fini en forte baisse : de Paris (-3,32 %) à Londres (-3,50 %), de Francfort (-3,19 %) à Madrid (-3,55 %) ou encore Amsterdam (-3,75 %).
En une semaine, l’Euro Stoxx, l’indice boursier rassemblant de grandes valeurs de la zone euro, affiche désormais près de 10 % de recul (-9,60 %).
Tokyo avait donné le la en tout début de journée hier avec un repli de plus de 2 % face aux menaces grandissantes que fait peser la crise sanitaire sur l’organisation des JO.
Le pétrole est aussi en chute libre, le baril coté à Londres (-2,3 % à 52,18 dollars) et celui coté à New York (-3,4 % à 47,09 dollars) tombant à leurs plus bas niveaux en plus d’un an après avoir plongé de plus de 10 % depuis le début de la semaine.
Et signe d’une ruée des investisseurs vers les actifs jugés plus sûrs, le taux à 10 ans sur les bons du Trésor américains a décliné jusqu’à 1,240 8 % en cours de séance, un niveau jamais vu. Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a de son côté reculé à -0,54 %, le plus bas depuis octobre 2019.
PLANS D’URGENCE
« On n’a pas encore de réponses et on ne va pas en avoir pendant un certain temps, sans doute pas avant deux à quatre semaines », remarque Maris Ogg, gestionnaire de portefeuilles pour Tower Bridge Advisors. « Plus il y aura d’infections liées au coronavirus, plus on risque de rester en zone de correction », poursuit-elle.
Le coronavirus a contaminé plus de 82 000 personnes et fait plus de 2800 morts dans une cinquantaine de pays et territoires. Face à cette diffusion, plus personne ne doute de l’impact de l’épidémie sur la croissance mondiale, même s’il est encore difficile à évaluer.
D’ores et déjà, nombre d’entreprises ont révisé leurs objectifs à la baisse ou fait montre de prudence en faisant sans aucune ambiguïté le lien avec le coronavirus, à l’instar de la banque Standard Chartered, du numéro un mondial de la bière AB InBev, du groupe aérien Air France-KLM ou du géant de l’informatique Microsoft.
Des plans d’urgence avec financement immédiat sont prêts à être déployés, notamment par le Fonds monétaire international (FMI), pour venir en aide aux pays qui ne parviendraient pas à faire face à une épidémie du coronavirus.
Dans l’Union européenne, Bruxelles envisage de proposer dans un mois, si c’est nécessaire, « des mesures d’accompagnement » aux secteurs économiques fragilisés par le coronavirus, a indiqué jeudi le commissaire européen à l’Industrie, Thierry Breton.
« Une réponse de politique monétaire est possible, les marchés jouent avec l’idée de baisse des taux aux États-Unis » pour soutenir l’économie, écrit aussi La Banque Postale Asset Management dans une note.
À Toronto, hier, le TSX a terminé la séance en baisse de 1,9 %.