Un Canadien parmi la crème
Le plaqueur Neville Gallimore devrait être repêché lors des deux premières rondes
INDIANAPOLIS | Au terme d’une carrière universitaire dominante avec les Sooners de l’Oklahoma, le plaqueur défensif Neville Gallimore se retrouve en position enviable en vue du repêchage de la NFL, au point où les projections les plus crédibles en font un choix de première ou de deuxième ronde. Pas vilain du tout pour un jeune homme d’Ottawa, qui a découvert le football un peu par hasard.
Dans le cadre du Combine, à Indianapolis, où les 338 espoirs invités sont scrutés à la loupe, le nom de Gallimore résonne de plus en plus. Ses quatre années au sein du programme réputé de l’Oklahoma, lors desquelles il a accumulé 147 plaqués (dont 17 pour des pertes) et 8,5 sacs du quart, y sont pour quelque chose.
Il y a aussi le fait qu’à 6 pi 2 po et 305 lb, il est considéré comme un phénomène athlétique rare, autant en termes de puissance que de vitesse, lui qui a couru le fameux 40 verges en 4,76 secondes l’an dernier. Demain soir, lors des tests physiques sur le terrain du Lucas Oil Stadium, il pourrait générer un effet monstre.
« Il va donner tout un spectacle », a prédit l’analyste du repêchage pour NFL Network Daniel Jeremiah, lors d’une téléconférence avec les médias, à l’aube du Combine.
« Je le vois tout juste en dehors de la première ronde, mais il devrait bien répondre aux tests et générer un qui pourrait potentiellement l’amener en première ronde », prévoit-il.
DU BASKETBALL AU FOOTBALL
Gallimore, fils d’immigrants jamaïcains, a d’abord développé ses talents athlétiques sur les courts de basketball à Ottawa. C’est une rencontre inopinée dans son quartier qui a généré un coup de foudre pour le sport, qui l’a ensuite fait devenir le plus bel espoir au pays pour atteindre la NFL depuis de nombreuses années.
« Je jouais au basket dans le voisinage quand j’ai remarqué des jeunes qui se plaquaient au sol et qui semblaient s’amuser sans se plaindre. Je suis allé voir ce groupe avec lequel je suis encore très proche aujourd’hui. Je suis tombé en amour avec le football », a-t-il raconté, amusé, hier, à Indianapolis.
FACE AUX JOUEURS AMÉRICAINS
Constatant qu’il était doté d’un indéniable talent après deux ans dans une école secondaire d’Ottawa, il a fait le saut à l’Académie de football du Canada en 2013, à St.Catharines.
Ce programme lui a permis, pendant deux ans, de découvrir le football américain à quatre essais, en plus de se frotter à des équipes des États de New York, de la Pennsylvanie et de l’Ohio.
Les gros programmes américains l’ont vite remarqué, si bien qu’en plus d’Oklahoma, il a reçu des offres de 30 universités, dont Ohio State, Notre Dame, Florida State et USC.
« Si on m’avait dit, il y a six ans, que je me retrouverais ici, au Combine, à me battre pour un poste dans la NFL, je vous aurais traité de fou. C’est une bénédiction, pas seulement pour moi, mais pour mes parents qui ont sacrifié beaucoup pour que je réussisse ».
DANS UN GROUPE SÉLECT
Dans l’histoire de la NFL, seulement 10 joueurs canadiens ont été sélectionnés lors des deux premières rondes du repêchage. Gallimore est bien positionné pour devenir le premier, en 10 ans, à atteindre ce club sélect.
« Juste de savoir que je me retrouve dans une position pour accomplir quelque chose d’aussi spécial, c’est dur à croire. Je regardais tout ça de mon divan, plus jeune, en rêvant que ce moment arrive un jour. C’est surréaliste », a-t-il soupiré.
Gallimore est d’avis qu’il est encore loin d’avoir atteint son plein potentiel et compare son style de jeu à celui de plaqueurs de gabarit similaire dans la NFL, comme Geno Atkins (Bengals) et Jurrell Casey (Titans).