Le Journal de Montreal

CHAMPION UNIFIÉ DANS LA SIMPLICITÉ

Artur Beterbiev se prépare pour son combat du 28 mars à Québec

- Mathieu Boulay MBoulayJDM mathieu.boulay @quebecorme­dia.com

Artur Beterbiev est le premier Québécois à devenir champion unifié des mi-lourds en octobre dernier. Cela aurait été facile pour le cogneur d’avoir la grosse tête et de penser qu’il a atteint tous ses objectifs. Toutefois, ce serait mal connaître le protégé de Marc Ramsay.

Le détenteur des titres IBF et WBC (15-0, 15 K.-O.) est la même personne qu’avant. Il a les deux pieds bien ancrés au sol. Il fait partie des champions qui sont de la vieille école.

Contrairem­ent aux autres détenteurs de titres, il ne passe pas son temps à exposer ses ceintures sur les réseaux sociaux. Ça ne veut pas dire qu’il entretient un rapport malsain avec ces deux objets.

« Mes ceintures ne sont pas exposées dans ma maison. Nulle part, a expliqué Artur Beterbiev. Elles demeurent tout le temps dans leurs valises qui sont bien rangées. »

Beterbiev n’a jamais couru après les médias depuis le début de sa carrière. Ça n’a jamais été sa tasse de thé, notamment en raison de la barrière de la langue.

Depuis qu’il est champion du monde, il a ouvert ses horizons grâce aux judicieux conseils de son agent Philippe Lepage. Il compose maintenant bien avec cette facette de sa carrière. Grâce à cela, il est maintenant plus populaire au Québec et aux États-Unis.

« Je suis davantage reconnu dans les lieux publics, surtout depuis ma victoire contre Gvozdyk, a mentionné Beterbiev. Pour moi, ça fait partie de mon travail. Je ne pense pas beaucoup à cela et je me concentre sur mon boulot dans le ring. »

LE DÉFI MENG

Pour sa première défense comme champion unifié, Beterbiev croisera le fer avec le Chinois Fanlong Meng (160, 10 K.-O.) qui est aspirant obligatoir­e à son titre IBF. Le plus gros défi du Montréalai­s ne sera pas nécessaire­ment dans le ring.

« Plusieurs personnes lui diront que c’est un combat facile et qu’il devrait gagner en deux ou trois rounds, a expliqué Marc Ramsay. Lorsqu’un boxeur se fait répéter sans cesse que ce sera facile, son subconscie­nt peut finir par le croire.

« C’est la première chose que j’ai dite à Artur au début du camp. Le plus gros danger dans ce type de situation, pour le boxeur et son entraîneur, est de tomber sur le pilote automatiqu­e. On fait tout pour que ça n’arrive pas. » Beterbiev est bien conscient de ce piège. « Meng est un bon boxeur, a-t-il précisé. Il a une belle carrière chez les amateurs et les profession­nels. Je me prépare de la même façon qu’à tous mes autres duels. J’essaye d’arriver prêt.

« Je sais qu’on va me parler déjà de mon prochain combat avant celui de Meng. Ça fait partie de la boxe pro. Si tu veux être un vrai pro, tu penses à ton combat actuel et non à celui qui s’en vient. Après ta victoire, tu peux commencer à en parler. Pas avant. »

UNE PAGE D’HISTOIRE

À Québec, Beterbiev disputera son premier combat en sol québécois depuis 2016. À ce moment-là, il avait terrassé Isidro Ranono Prieto en moins d’une minute.

Depuis cette courte soirée de travail, Beterbiev est devenu champion du monde, mais il a aussi été sacré champion unifié. Tout cela en quatre combats. Il faut le faire.

Le 28 mars, l’athlète de 35 ans écrira une page d’histoire alors qu’il sera le premier champion unifié québécois à défendre ses titres dans ses terres.

« Je suis très excité de me rebattre au Québec, a souligné Beterbiev. Je vais essayer de faire de mon mieux pour livrer le meilleur spectacle possible. »

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Artur Beterbiev termine sa préparatio­n pour son premier combat au Québec en quatre ans.

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