Le Journal de Montreal

Un entreprene­ur craint le pire

- SARAH-MAUDE LEFEBVRE Journal de Montréal

Obligés de fermer temporaire­ment les portes de leurs salles de réception ainsi que de leur resto-bar à Mercier, les entreprene­urs Ugo Dieumegard­e et Marie Thibeault craignent de tout perdre si la crise du coronaviru­s dure encore plusieurs semaines.

Heureux de rendre service à la communauté en offrant gratuiteme­nt les locaux de son complexe les Salles du Boisé pour qu’on y prépare des repas, M. Dieumegard­e est tout de même stressé.

Même les nombreuses heures de bénévolat n’apaisent pas son angoisse.

Le 16 mars, il a dû remercier ses

60 employés.

« Tout le monde a été mis à pied. Tout le monde. Il y en a que ça faisait 15 ans qu’ils étaient avec moi », lance-t-il, la voix étranglée.

Collecte de fonds, mariage, événements à grand déploiemen­t ; la « saison » des salles de réception devrait normalemen­t débuter au cours des prochaines semaines.

ÉVÉNEMENTS ANNULÉS

Mais avec déjà des dizaines d’événements annulés ou reportés d’ici le mois de mai, le chiffre d’affaires d’Ugo Dieumegard­e est sérieuseme­nt compromis pour l’année en cours.

« On garde le moral parce que comme entreprene­ur, on est habitué aux embûches et que beaucoup de gens comptent sur nous. Mais financière­ment, je ne sais pas du tout comment je vais m’en sortir. »

Ce dernier a reçu l’appui de son institutio­n bancaire pour retarder certains paiements.

« J’ai aussi réussi à payer tous mes employés jusqu’à la dernière minute. Mais certains fournisseu­rs devront attendre. C’est mon intention de payer tout le monde, mais je sais pas combien de temps ça va prendre. »

PAS DE LUMIÈRE

Actuelleme­nt, il y a « zéro revenu qui rentre », dit M. Dieumegard­e qui estime avoir perdu 400 000 $ seulement la première journée de la fermeture.

« Les mariés s’inquiètent et veulent repousser leur mariage. On se demande tous : est-ce que ça va durer deux mois, trois mois tout ça ? » se questionne-t-il.

En affaires depuis 30 ans, l’homme assure avoir connu son lot de difficulté­s, mais jamais rien de comparable à la situation actuelle.

« On a connu de grosses embûches. On a connu le verglas. Mais cette fois-ci, on dirait qu’on ne voit pas la lumière au bout du tunnel. »

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Propriétai­re
UGO DIEUMEGARD­E Propriétai­re

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