Un entrepreneur craint le pire
Obligés de fermer temporairement les portes de leurs salles de réception ainsi que de leur resto-bar à Mercier, les entrepreneurs Ugo Dieumegarde et Marie Thibeault craignent de tout perdre si la crise du coronavirus dure encore plusieurs semaines.
Heureux de rendre service à la communauté en offrant gratuitement les locaux de son complexe les Salles du Boisé pour qu’on y prépare des repas, M. Dieumegarde est tout de même stressé.
Même les nombreuses heures de bénévolat n’apaisent pas son angoisse.
Le 16 mars, il a dû remercier ses
60 employés.
« Tout le monde a été mis à pied. Tout le monde. Il y en a que ça faisait 15 ans qu’ils étaient avec moi », lance-t-il, la voix étranglée.
Collecte de fonds, mariage, événements à grand déploiement ; la « saison » des salles de réception devrait normalement débuter au cours des prochaines semaines.
ÉVÉNEMENTS ANNULÉS
Mais avec déjà des dizaines d’événements annulés ou reportés d’ici le mois de mai, le chiffre d’affaires d’Ugo Dieumegarde est sérieusement compromis pour l’année en cours.
« On garde le moral parce que comme entrepreneur, on est habitué aux embûches et que beaucoup de gens comptent sur nous. Mais financièrement, je ne sais pas du tout comment je vais m’en sortir. »
Ce dernier a reçu l’appui de son institution bancaire pour retarder certains paiements.
« J’ai aussi réussi à payer tous mes employés jusqu’à la dernière minute. Mais certains fournisseurs devront attendre. C’est mon intention de payer tout le monde, mais je sais pas combien de temps ça va prendre. »
PAS DE LUMIÈRE
Actuellement, il y a « zéro revenu qui rentre », dit M. Dieumegarde qui estime avoir perdu 400 000 $ seulement la première journée de la fermeture.
« Les mariés s’inquiètent et veulent repousser leur mariage. On se demande tous : est-ce que ça va durer deux mois, trois mois tout ça ? » se questionne-t-il.
En affaires depuis 30 ans, l’homme assure avoir connu son lot de difficultés, mais jamais rien de comparable à la situation actuelle.
« On a connu de grosses embûches. On a connu le verglas. Mais cette fois-ci, on dirait qu’on ne voit pas la lumière au bout du tunnel. »