Le Journal de Montreal

Camacho préfère Montréal à la France

Rudy Camacho et sa famille sont loin de leurs proches confinés en France

- Dave Lévesque DLevesqueJ­DM dave.levesque @quebecorme­dia.com

Comme tout le monde, Rudy Camacho est confiné à domicile avec sa famille et il commence tranquille­ment à trouver le temps long.

Mais le défenseur de l’Impact, qui est Français, préfère tout de même vivre ces moments incertains de ce côté-ci de l’Atlantique.

« On est un peu mieux à Montréal qu’en France en ce moment. Rentrer en France pour être confinés ne servirait à rien », a-til confié lors d’un entretien téléphoniq­ue.

Camacho, qui est âgé de 29 ans, est originaire de L’Arbresle, une petite ville de moins de 10 000 habitants située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Lyon.

EN CONTACT

Le plus dur pour Camacho, son épouse et son fils, c’est d’être loin de leurs familles qui se trouvent au coeur de la crise en France.

« On s’appelle beaucoup par vidéo, on a le temps de toute façon. Même si on était en France, on ne pourrait pas rester avec eux, ça revient un peu au même. »

Selon lui, la population française a mis du temps à mesurer le sérieux de la situation, mais le message passe nettement mieux maintenant.

« Au début, les gens le prenaient à la légère et je pense que maintenant, ils ont compris avec tous les décès. »

TEMPS EN FAMILLE

Camacho profite de tout le temps qu’il peut passer en famille pour le moment, notamment avec son fils de quatre ans. Mais ce n’est pas facile de divertir un jeune garçon qui déborde d’énergie.

« Je joue avec mon fils, on fait des activités qu’on a déjà faites cent fois. On essaie d’être créatif et d’innover un peu, mais ça devient difficile.

« On essaie de ne pas le mettre devant la télé et de s’occuper de lui le reste du temps. »

Ce qui est dommage, c’est que la famille a rapidement adopté Montréal quand elle y est arrivée en 2018 et qu’elle ne peut pas profiter de la ville en ce moment.

DUR MENTALEMEN­T

Le défenseur central ne le cache pas, la situation actuelle est dure sur le moral.

« C’est un peu fatigant mentalemen­t, mais il faut rester prêt. Le moral, on le garde, mais c’est clair que la motivation n’est pas facile. Ça ne me tente pas toujours d’aller courir dehors tous les jours.

« Surtout que c’est ça depuis octobre dernier, on a fait beaucoup d’entraîneme­nt individuel. Heureuseme­nt, on a touché beaucoup de ballons avec le nouveau coach. » Il fait ici référence au fait que l’équipe a raté les séries éliminatoi­res et a donc connu une saison morte plus longue. Et l’attente n’est pas terminée puisque la MLS a prolongé son moratoire sur l’entraîneme­nt jusqu’au 24 avril.

ENVIE DE NORMALITÉ

Camacho n’est pas différent que l’humain moyen, il a une brûlante envie de normalité. « On peut se plaindre des fois des voyages et du fait qu’on ne voit pas la famille, mais on est habitués à ce rythme et on a hâte de reprendre les activités. »

Les sportifs profession­nels sont généraleme­nt des individus grégaires, il est donc encore plus dur sur le moral d’être privé de sa bande, surtout quand les liens sont serrés.

« On garde le contact en s’envoyant des messages de temps en temps, on a un groupe Whatsapp où l’on parle de la situation, mais on ne se parle pas tous les jours. »

« JE JOUE AVEC MON FILS. ON ESSAIE D’ÊTRE CRÉATIF ET D’INNOVER, MAIS ÇA DEVIENT DIFFICILE. »

– Rudy Camacho

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