Le Journal de Montreal

MASQUE OU PAS DE MASQUE ?

Les autorités ne sont pas claires sur la question

- ÉMILIE BERGERON Diamond Princess (voir

Après avoir répété pendant des semaines que le port du masque non médical n’était pas utile pour freiner la propagatio­n du coronaviru­s, la santé publique du Canada soutient désormais que cela peut aider.

« Le port d’un masque non médical, même si vous ne présentez aucun symptôme, est une mesure supplément­aire que vous pouvez prendre », a déclaré en conférence de presse à Ottawa l’administra­trice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tam.

Elle a justifié cette volte-face s’appuyant sur de nouvelles études, qui démontrent que la COVID-19 peut se transmettr­e d’une personne infectée ne présentant pas de symptômes à une autre.

« Il est [maintenant] clair que la transmissi­on du virus se fait par des personnes infectées juste avant qu’elles ne développen­t des symptômes […] ou par d’autres qui n’en développer­ont pas », a-t-elle affirmé.

Mme Tam a cité en exemple des études menées sur des personnes ayant séjourné sur le bateau de croisière

et dans des établissem­ents de soins de longue durée.

BÉMOLS

La chef de la santé publique fédérale a toutefois émis plusieurs bémols au port du masque de fortune.

Son homologue québécois, le Dr Horacio Arruda, a fait preuve de la même prudence, martelant que son utilisatio­n ne remplace pas le lavage des mains et la distanciat­ion sociale.

« Le danger, c’est qu’on abandonne les autres éléments et qu’on pense qu’avec un masque en tissu qu’on a fait à la maison, on est bien protégé », a-t-il soutenu dans son point de presse quasi quotidien.

« On ne veut pas donner un faux sentiment de sécurité et que les gens se disent : “Si je porte un masque, ce n’est pas nécessaire de pratiquer l’éloignemen­t physique” », a renchéri le Dr Howard Njoo, l’adjoint de Mme Tam.

À L’ÉPICERIE

Le comité consultati­f spécial sur la COVID-19, qui regroupe la Dre Tam et ses homologues provinciau­x, a donc joué de prudence. Plutôt que de faire la recommanda­tion formelle d’arborer le masque, on se contente de reconnaîtr­e que cela peut servir de « mesure supplément­aire » de précaution.

Le masque non médical, qui peut prendre la forme d’un bandana, peut contribuer à protéger ceux qui se situent près de celui qui le porte, mais pas le porteur du masque.

On souligne qu’il peut s’avérer particuliè­rement judicieux d’en mettre un dans les endroits où il est difficile de garder deux mètres de distance avec les autres, comme dans les transports publics et à l’épicerie.

Le port du masque est vite devenu répandu dans d’autres pays comme la Chine et la Corée du Sud autre texte en page 23).

Aux États-Unis, les autorités sanitaires conseillen­t d’en porter en public depuis le week-end dernier.

Rappelons que les masques médicaux, tels que les N95, sont réservés au personnel médical de première ligne.

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PHOTO BEN PELOSSE Le port d’un masque fait maison est de plus en plus courant, comme ici dans une rue de Montréal, hier.

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