Le PM britannique aux soins intensifs
Boris Johnson continuait de serrer « toutes les mains »
LONDRES | (AFP) La détérioration de la santé du premier ministre britannique, Boris Johnson, qui s’est retrouvé aux soins intensifs hier en raison de la COVID-19, rappelle de façon spectaculaire que les conseils des autorités sanitaires s’appliquent à tout le monde.
Il y a un mois, le 3 mars, le premier ministre Johnson se vantait ouvertement de faire fi des conseils de distanciation sociale. « Je me trouvais dans un hôpital, l’un de ces soirs, et je crois qu’il y avait quelques patients atteints du coronavirus et j’ai serré les mains de tout le monde. […] Je continue à serrer des mains », avait-il déclaré lors d’une conférence de presse.
M. Johnson et son ministre de la Santé, Matt Hancok – lui aussi infecté par le coronavirus –, estimaient tous les deux que continuer à serrer des mains était acceptable, tant qu’ils les lavaient plus souvent.
« CONSCIENT »
Boris Johnson, 55 ans, se retrouve maintenant aux soins intensifs, ayant reçu un diagnostic de COVID-19 le 27 mars. Il était entré à l’hôpital la veille.
Selon une source gouvernementale,
M. Johnson reste « conscient » et son transfert a été décidé « par précaution, au cas où il aurait besoin d’un respirateur ».
Cette nouvelle est arrivée alors que le Royaume-Uni se retrouve en pleine crise du coronavirus, avec plus de 50 000 cas et plus de 5300 morts à ce jour.
RÉACTION TARDIVE
Or, M. Johnson a justement été accusé par une partie de la population de tarder à réagir face à la crise, notamment en gardant les écoles ouvertes bien plus longtemps que dans d’autres pays européens, en maintenant de grands événements à grand déploiement et en blaguant couramment sur la COVID-19.
Depuis, l’exécutif a décrété un confinement général d’au moins trois semaines le 23 mars, bâti en catastrophe des hôpitaux de campagne pour soulager un système de santé débordé, promis de décupler les tests qui manquent cruellement et débloqué des sommes gigantesques pour répondre au marasme économique et social.
Rapidement, les messages de soutien au premier ministre se sont multipliés de l’étranger, le président américain Donald Trump a notamment souhaité un prompt rétablissement à son « ami ».