Les morgues débordent à New York
Comme solution, un élu municipal propose d’enterrer temporairement les morts dans un parc de la ville
NEW YORK | (AFP) Dans la ville de New York, qui conforte son triste statut de centre de l’épidémie de coronavirus aux États-Unis, se pose dorénavant la question du sort réservé aux morts, toujours plus nombreux.
Au point que la possibilité de devoir procéder bientôt à des « enterrements temporaires » dans un parc, pour soulager des pompes funèbres débordées, a même été évoquée.
Les images ont frappé les esprits ces derniers jours : des corps, recouverts de draps ou de bâches, sont transportés par des employés en combinaison de protection sur des civières dans des camions réfrigérés, désormais omniprésents aux abords des hôpitaux de la première métropole américaine, où près de 3500 morts avaient été officiellement recensés hier.
Ces camions permettent de stocker des corps qui s’accumulent trop vite pour que les pompes funèbres puissent venir les chercher directement à l’hôpital.
Car avec l’augmentation du nombre de morts dans l’État de New York – où l’on dénombre régulièrement au moins 500 nouveaux décès par jour depuis une semaine – plusieurs entreprises de pompes funèbres interrogées ont indiqué être « débordées ».
PROPOS NUANCÉS
Les pompes funèbres sont tellement surchargées qu’un élu municipal a évoqué lundi la possibilité de procéder à des « enterrements temporaires » dans un parc municipal.
« Cela se fera probablement en utilisant un parc municipal pour les enterrements. Des tranchées seront creusées pour des rangées de 10 cercueils », a affirmé cet élu du nord de Manhattan, Mark Levine, sur son compte Twitter.
Dans une ville déjà métamorphosée par la pandémie, avec des tentes pour les malades plantées à Central Park, cette déclaration a immédiatement frappé les esprits.
Mais la mairie a vite nuancé le propos. « Nous ne prévoyons pas actuellement d’utiliser des parcs comme cimetières », a déclaré une porte-parole, Freddi Goldstein.
Elle a néanmoins reconnu que la ville envisageait d’utiliser l’île de Hart Island, proche du quartier du Bronx, où reposent déjà dans des fosses communes près d’un million de New-yorkais, souvent pauvres ou indigents, pour des « enterrements temporaires », « si le besoin augmente ».
Le maire Bill de Blasio a lui-même évoqué hier la possibilité d’« enterrements temporaires » pour « tenir jusqu’à la fin de la crise ».
New York, ville la plus dense des ÉtatsUnis avec déjà plus de 72 000 personnes infectées, espère ne pas en arriver là.
Par ailleurs, le gouverneur de l’État a annoncé hier prolonger jusqu’au 29 avril les mesures de confinement imposant la fermeture des écoles et de toutes les activités non essentielles.
PLUS DE 10 000 MORTS
Les États-Unis ont franchi hier la barre des 10 000 morts recensés du coronavirus. Selon un bilan hier soir, la pandémie a tué au total 10 859 personnes aux États-Unis, pour plus de 360 000 cas officiellement déclarés, selon les chiffres de l’université Johns Hopkins.
Le pays relève depuis le milieu de la semaine dernière plus de 1000 nouveaux décès quotidiens, malgré les mesures de confinement qui y ont été progressivement mises en place, État par État.
Un tigre du zoo du Bronx a été déclaré positif au test de la COVID-19, a annoncé l’établissement, une maladie que le félin aurait contractée auprès d’un gardien ne présentant alors aucun symptôme. Ce tigre malais, une femelle âgée de quatre ans, devrait se rétablir complètement.