Des entreprises de tout le Québec s’unissent pour faire des blouses
Elles ont travaillé à vitesse grand V pour répondre à la pénurie dans les hôpitaux
Plusieurs entreprises d’ici ont mis les bouchées doubles et travaillent main dans la main pour répondre à la pénurie de blouses qui guette les hôpitaux québécois.
« Passer en deux semaines d’une compagnie de matelas à la fabrication de produits médicaux, disons que c’est tout un changement », lance Maxime Thériault, président de Tricots Maxime.
L’entreprise montréalaise est le plus important fabricant et distributeur canadien de tissus pour matelas. L’un de ces tissus est parfait pour confectionner des blouses qui doivent être étanches aux virus les plus dangereux.
C’est François Pépin, directeur de Soleno Textile, qui a contacté M. Thériault. Soleno fabrique des textiles ressemblant à de minces feutres qui sont utilisés notamment dans les secteurs de l’horticulture, de la construction et de l’acoustique.
Les blouses, lavables, seront conçues à partir d’un tissu qui sera fabriqué en fusionnant les textiles de Soleno et de Tricots Maxime. L’étape recherche et développement a été effectuée à l’initiative de Dany Charest, directeur général de l’association TechniTextile Québec.
« On a fait en deux semaines ce qui prendrait habituellement six mois », lance M. Pépin.
DÈS CETTE SEMAINE
Des tests sont encore en cours, notamment pour valider le nombre de lavages que pourront subir les blouses, mais les premières unités pourraient être livrées dès cette semaine.
Hier, le premier ministre François Legault a révélé que le Québec n’avait plus que l’équivalent de six jours de blouses jetables, contre 13 jours pour les fameux masques N95.
Les blouses réutilisables seront fabriquées par l’entreprise d’uniformes Logistik Unicorp de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui exploite deux usines de chemises dans les Cantons-de-l’Est.
UN OBJECTIF D’UN MILLION
« On pourrait en produire jusqu’à un million » pour le Québec et d’autres provinces, a précisé Karine Bibeau, vice-présidente chez Logistik Unicorp.
L’entreprise pourra ainsi rappeler quelques-uns des quelque 90 salariés qu’elle a dû mettre à pied ces dernières semaines (sur une main-d’oeuvre totale de 450 personnes). Scénario semblable chez Soleno et Tricots Maxime.
« Ça nous aide à générer des liquidités », se réjouit Maxime Thériault.
Chez Régitex, à Saint-Joseph-de-Beauce, on reprendra la production de fil qu’on avait cessé de fabriquer il y a plusieurs années afin d’approvisionner des entreprises de tissage comme Monterey et Duvaltex, des fournisseurs de Logistik.
« Ça va permettre de repartir cette filière au Québec », témoigne Lisa Fecteau, fondatrice de Régitex.