Optimisme ou utopie ?
L’annonce des nouveaux calendriers dans le monde du golf professionnel peut réjouir dans cette grisaille depuis le 11 mars. S’agit-il d’un scénario utopique oubliant la réalité et la bagarre quotidienne face à l’ennemi invisible ?
Les circuits tentent de voir la lumière au bout du tunnel. Leur grande organisation est salutaire. Ils tentent d’insuffler une dose d’optimisme dans l’incertitude qui règne depuis que la planète sportive s’est arrêtée de tourner.
Quand on considère qu’un tournoi majeur attire des centaines de milliers de spectateurs en plus des milliers de travailleurs et bénévoles, il est difficile de croire qu’on pourra, d’ici l’été, admirer les élans des meilleurs golfeurs de la planète. Du moins, selon les points de vue scientifiques et sanitaires. Aux quatre coins des États-Unis, les foyers d’infection explosent alors qu’aucun indicateur ne permet de prévoir un éventuel retour à la vie normale.
Pour tenir un grand tournoi, il faut d’abord le préparer. Une armée d’employés s’active sur le parcours durant des mois. Il faut accueillir et réunir les golfeurs, tant américains qu’internationaux, en toute sécurité. Et dans le meilleur scénario, il faut des spectateurs.
La tenue des évènements à huis clos semble la plus plausible à la reprise.
SUR LE TERRAIN
Une intéressante discussion avec le collègue Richard Latendresse, correspondant du réseau Québecor Média à la Maison-Blanche, permet de comprendre la situation de la pandémie aux pays de l’Oncle Sam.
Depuis quelques jours, le président Donald Trump martèle que son pays n’est pas bâti pour être à l’arrêt. Il souhaite redémarrer l’économie rapidement. La reprise des activités des grands circuits professionnels figure parmi ses meilleures cartes.
Trump est un fervent amateur de sports. En redémarrant l’économie grâce à l’élan sportif, il serait acclamé par sa base électorale. À quelques mois des élections, on voit le portrait.
Alors que la peur s’est installée à travers l’Amérique de Trump, on imagine mal des dizaines de milliers de spectateurs s’entasser dans les gradins des stades, des amphithéâtres et le long des cordages des parcours de golf.
D’autant plus que la situation virale diffère selon les régions. La Californie n’est pas au même point de la crise que New York. La tenue du Championnat de la PGA en août serait-elle justifiée au détriment de la santé ?
Dans ce casse-tête organisationnel, on peut regarder avec optimisme en direction du Masters en novembre. D’ici là, on devrait avoir retrouvé une certaine stabilité. Jusqu’à l’automne, c’est utopique.
Attendons de voir Trump signaler le feu vert. Roulement de tambours...